dimanche 31 décembre 2017

Un vide au lieu



Un vide au lieu - haut lieu de travail - de l’amputation
la plaie semble cachée, la forêt ancienne calcinée chante
encore, cautérisée la plaine sanguine inconsciente,
amputée de la plainte, j’entends le vent dans les bastions


le vent j’entends - peut-être pas finalement différent
mais ici, la forteresse essoufflée reprend comme reprend
toute vie

Le plus grand


Le plus grand
grand signe ébloui dans la neige, la sidération noire
fruitier que le vent a couché noir sur blanc
d’un trait unique bien que complexe
l’incantation désorientée du branchage
il y a des fascines en vue

vendredi 29 décembre 2017

Noirs sont les signes

Noirs sont les signes piqués dans la neige qui pousse à travers, les herbes courtes hérissent ma tête caparaçonnée comme la terre, comme elle sous cape, à terre, je ne ris pas, le blanc couvre mes yeux évidés, réfugiés à l’âtre rouge.

jeudi 28 décembre 2017

Blanche plaine et soluble




Blanche plaine et soluble

encore fléchit le fruitier gélif - Phyllis un amandier de paroles –

jusqu’à ce que stérile

demande

il cède au sol


Lui ne refleurira pas

le feu passera l’ultime promesse de bois



Comme lui ne refleurit Phyllis

que si le feu passe son ultime promesse

parole résolue





Le garçon du café



Le garçon du café
agile voltige d’un escabeau sur l’autre
- il agite sa sorte de pagaie sur la vitre face au fleuve -
sur la vitre elle glisse sa pagaie à lui,
tête articulée, se dédouble, on le voit aussi
dans le fleuve
bouche ouverte il coule
les rideaux sont des voiles qui lèvent
l’eau du seau clapote et s’enfle
ses mains plient comme des oiseaux
Rien ne peut se poser où le regard plonge

Maintenant l’eau blanchit
à mesure que le jour tombe
la vitre brille
le garçon resurgit

samedi 23 décembre 2017

Qui respire si haut



Qui respire si haut
au-dessus de ces voies que je vois flotter :
le bois encore, forteresse calcinée
la forêt entière crépite
la maison et moi sommes plus petites

vendredi 22 décembre 2017

Reprenons les chemins d’ici



Reprenons les chemins d’ici
Vent, le ciel tourne dans les flaques
le convoi sombre des bois ne cesse d’avancer
grondement dans les prés où grandissent des lacs
lucides      
de lucide mémoire
la maison est plus petite d’où je suis partie

Couchée




Couchée. (depuis le lit d'hôpital)
L'engourdissement, l'oreille lointaine et lumineuse
 
Blanc anesthésique, l'attente. 
Que la neige couronne, le ciel divagant légèrement, les corneilles fixent le dais de ma vue, des linges fourmillent.

Le réticulum raidi de l’arbre, forteresse calcinée mieux vue dans la neige.

mardi 19 décembre 2017

Âtre du grec ostrakon



Âtre du grec ostrakon « coquille » puis « tesson de terre cuite ». Là devant l’âtre rougi, les pieds nus à plat sur le champ de chevrons des briques, suivant une très discutable étymologie je convoque le coquillage de mes anadyomènes et boucliers, puis le rocher de mon oreille ainsi que sa cavité, la loge du grand miroir du fond avec sa réflexion filaire, mais la flamme irréfutable me ramène à la conque brûlante à mes pieds et au contrecœur noir.

Lui dans l'angle décrit



Lui dans l’angle décrit par la lumière, soupesé avec la fumée sortie de ses doigts rougis.
Le visage absorbé.

Jouant avec la coquille



Jouant avec la coquille le cœur de ma maison brûlante l'âtre brille de suie devant les épis de brique au sol où mes pieds puisent l'eau de mes yeux
assise je soustrais mon dos au champ des flammes retiens du brasier les effets comptables
rougeurs et le dessin spiralé de mes pensées hélice rougie dans mes entrailles

mercredi 6 décembre 2017

Encore et encore



Encore et encore
je reprends ce qui s’éteint
le jour baisse la neige monte
grise la pièce de neige saisie
m’astreint au jais m’astreint
à l’écharde et aux déchirures
à l’âtre
j’entends des cris dans le conduit
qui sont les voix de la rue
répercutées ?

mardi 5 décembre 2017

Le roncier de nuit



Le roncier de nuit environne
ce qui reste de la maison
avec la neige pour lumière
en grand gris

lundi 4 décembre 2017

Inclinée avec le miroir



Inclinée avec le miroir
ce qui est en haut est aussi le bas
je gravis le manque
au soir quelque chose est derrière moi







dimanche 3 décembre 2017

Sans bien savoir



Sans bien savoir si c’est dedans ou dehors qu’il a plu
je vois des ombres, des masses qui montent, en quel espace ?
Le bosquet lui, sombre avant la nuit,
masque ma fenêtre - noire passe - je ne le vois plus.
J'apparais dans la pluie, est-ce moi qui pleure ?
Et qui respire ?
Usage intempérant je fais de cette fenêtre où je nais,
demeure ce qui est vu.

samedi 2 décembre 2017

Que voir sinon chaque fois



Que voir sinon chaque fois recommencer le pas pied à terre pour le goût de l’escalier pour
le soir me coucher en ayant vu la marche