Le gué

Le gué étant transversal, le saut
par-dessus-lui haussé. Oui.
Tu prétends ainsi éviter les obstacles ? Ou les surmonter ?
Ou faire avec, selon mes moyens.
Jeu ˄ jet (avec mes moyens, à gué). Malgré les embûches, ô gué !

(parce que je suis « tombée » aujourd’hui sur Le Pré

(parce que je suis « tombée » aujourd’hui sur Le Pré :
- premièrement : que ma subjectivité soit ma hardiesse. (saute donc !)
- deuxièmement : que tous les embâcles de ce ruisseau (les mots à l’endroit du gué
y compris) ou (˄) les à-côtés (les berges aussi), constituent
la complexité de cette entreprise.

"Allons ! Allons ! Ose un saut !"

Allons ! Allons ! Ose un saut !
- la disjonction (la somme logique), est
riparienne (s’il est dit que l’inclusion
n’est pas moins vraie que l’exclusion) -.
Est vraie la disjonction inclusive, aussi,
 
c’est l’usage seul de la logique qui nous méprend.
Tu veux dire de la logique économique ?
N’opte pas, saute ! Le pied brise le monde et
reconstruit le monde, comme le temps.
Avatar de Kali submersible, tes jambes radiaires inventent l’espace
 
rivulaire, ce rapide, ce ˄ qui fourmille des mots et des motifs, des vies :
vertigineux, verdoyant déséquilibre.
Je vois ! Le sempiternel renouvellement du manque !
Calliclès, pendant que nous y sommes ! Nous y sommes.
Hum. Voici l’exorde timoré ; l’humble mise en jambes.

Le saut dialogique

Le saut dialogique est le ressort de ta
participation : faute de mieux (de grive !),
on a la musique. C’est pas faute de : contente
- contentée - par ce jeu des formes où tu
te trouves, la métaphore (pour transport) est ta justification.

Ils trament quelque chose.

Ils trament quelque chose. Tu ne saisis
d’abord pas, faute de vocabulaire. Et c’est le
texte du monde, le texte que tu lis.
Tu déchiffres, tu t’escrimes (ta plume à toi,
pour lame affine.) Calame ? Tu transcris.

Sa place.

Sa place. Mais assure-toi de retomber. De
« bien » tomber (en esprit). (gare à la noyade !)
Souviens-toi d’atterrir dans les règles (de l’art),
oui, souviens-toi de l’impact. C’est le commandement
essentiel, et viens à l’esprit bienveillant, débonnaire.
 
Le plus important. Ce qui t’importe
t’emporte. En levant les yeux tu croises la sittelle
et le grimpereau, tête-bêche, fière allure de coursier
miniature, dépêché. Sont incurvés sur la tâche verticale.
(Et toi aussi tu participes au mécanisme perpétuel.)

Parce que tu brasses l’air ?

Parce que tu brasses l’air ? Parce que
nous embrassons la totalité, le pied s’affermit
dans l’élan, sous le ciel de lit la tant verte
renverse, l’effusion de verdeur en maintes
voussures où l’esprit chevronné, débonnaire,
 
a jeter son dévolu. Sur ? A son dévolu, son
éternel retour au manquement, au trou d’air.
Bondis ! lui enjoint l’oubli. À travers la profusion 
d’espaces tombant vers lui, l’esprit lui échoit, à lui aussi,
un intime point de chute, serait-ce sa place ?

J’hésite.

J’hésite. Encore ? Embrasser implique de l’engagement,
l’avancée enserrant l’entièreté du champ.
Comprendre. L’arc clavé de tes jambes comprend
les rives, le ru, les pierres à l’endroit du gué, l’air
où tu t’élances. Ainsi dans ta langue un ciel adventice.

Embrasse la terre

Embrasse la terre avec tes pieds. Bon. C’est possible ça ?
- Ne dit-on pas embrasser avec la langue ? Alors ?!
Oui. Enjamber serait plus propre néanmoins. Propice ?
Oh, dis donc ! Moins ambigu par-dessus le gué ;
mais moins fougueux. Moins fou, moins gai.