mardi 28 février 2017
À mesure que je creuse
À mesure que je creuse
devoir de sensation
je pèse des
lendemains et
la lumière
je suis partie de roses
pour passer le temps
ai planté ce jour un qui matérialise l'air
et dont la fleur coule en une seule pluie
clé liquide à la nuit malencontreuse
d'avril celui
qui modeste brandit sa voix pourtant souple
dimanche 26 février 2017
Rompue s'éveille
Rompue s'éveille
à l'instant prodigue de la levée
courbée sur elle-même sursaute
avec les pierres
avec la terre
les armoises amères
la rue nuageuse
les bourgeons pourpres ou vert tendre des lilas
rangées de pierres cercles de cendres poussières
racines et terre
tricot d'or âpres premières
orties torses
ombres
poussières poussières poussières
dans le rayon essor
de réversibles entrelacs
tu peux renverser la vie
que ravivent
toutes pensées soudain visibles
en un instant
tendre gravité profonde
verte joie haute
la mémoire mouillée
où manque encore un mot
comme à chaque naissance
samedi 25 février 2017
Ce sol cet air
Ce sol cet air
la face des souches
soudain une feuille entrée dans le champ
qui porte ses éclaircissements
et un feu
lame étroite signifiant
danse
dansant sèche sur le corps terrestre
proche de l'œil
vendredi 24 février 2017
Collant à la phrase
Collant à la phrase
comme la terre à la pierre
que j'extrais extraction je
souffle
la poussière ce dépôt
de matière qui sauve
je parle avec le visage découvert
chacune des pierres porte les traits
sédimentaires
de son caractère
gestes précipitations
ce mouvement extrêmement lent qu'on nomme
assise
jeudi 23 février 2017
Il faut chercher
Il faut chercher
sous l'herbe terne
et la glu noire
des dalles éparses dont la ténuité
soudain m'apparaît
labile
parce que l'herbe s'altère
et la pierre non
du moins pas aussi vite
lentement le nom de l'allée s'enfonce
et glisse hors du
champ
ma mémoire accroche
dans la terre je cherche des traces
gratte et racle une mémoire d'allée rompue
mardi 21 février 2017
Tu manges les mains
Tu manges les mains et manges
la caresse
et ce que les mains caressent
témoin de toutes les mains comme le sont les pierres
de tous les jardins
des mille faces de la fleur la somme
fait face à l'eau
la ride
court sous la peau
le rire sous la peau s'ébruite
en courant
tu fends
l'eau
en toi tombes
lundi 20 février 2017
Rêve blanc
Rêve blanc
très petite toujours
disproportionnée
à côté
ce qui m'essouffle
m'éblouit le névé ardent
produit la syncope
inverse
des cils lents
dans les flaques
qui vagabondent
l'eau indocile
erre
En aveugle parfois je suis les profils de pierre dans les
flaches c'est un jeu une autre
clairvoyance.
samedi 18 février 2017
vendredi 17 février 2017
Pour un hêtre
Pour un hêtre je retourne
terre et
ordures toute une
vie enfouie dans ces déchets
que ne révèlent
aucunement industrieuse
rien ne laisse
et rieuse même que reste t'il
j'effondre un peu plus
risque dans le fatras de fers
de faire place au hêtre
Terre noire j'y trouve
abondance
de gestes
pour berceau
jeudi 16 février 2017
Le seuil est si noir
Le seuil est si noir
( un aussi noir fondement à tout )
penchés nous sommes
à creuser le trou
50 X 60 centimètres
engorgés
( os noircis clous charnières cuir
terre cuite faïence et verre )
effrontée mémoire
terre
au lieu d'industrie
puis
à effondrer
pour un hêtre
mercredi 15 février 2017
Si tu vas jusqu'à risquer une fleur
Si tu vas jusqu'à risquer une fleur
ou un sphinx
oui toi oser une fleur
plus près très près
un sphinx
qu'est-ce donc
et si tu côtoies la faim
la question intrinsèque
et cette soif
qui boit tout
sûrement la parole te désaltère
lundi 13 février 2017
Apparition de
Apparition de
sous le tilleul
la brouette abreuve
ce qui fait danse
concentriquement
où bras et branches sont
des rayons
consentis
Les oiseaux pleuvent
un affairement insatiable
et bruyant
Cet air pensif?
ne consentir à rien
qu'à cette soif
qu'à cette danse
dimanche 12 février 2017
Pas un amandier
Pas un amandier
à la bouche
la nuit venue
consent ce
jardin adverse tout aussi brun
des souches et
un feu certain
qui me devance et
la plaine révolue
samedi 11 février 2017
Commencer
Commencer
recommencer
comment
l'obsession flétrit
je fais le pas qui manque au chemin
mâché brun presque rompu
obstrué de feuilles
l'œil fourbu
de boue bientôt jusqu'à la bouche
les floches bouchent l'écrit
des branches un oiseau appelle
comment comment
c'est
ici pas un amandier
vendredi 10 février 2017
Tout un jardin repose
Tout un jardin repose sous terre
jardiner c'est déplacer les pierres
enfers expiations
au son des houes des fossoirs des pourquoi
au son des où profonds des pierres
refuge des expirations
l'hiver je marche dans
la musique de roses
dévoyées
je recense la mort
il y a de brèves éclosions
fragiles comme du verre
épanouies au bout des doigts
entre les pierres
résurgentes
mercredi 8 février 2017
Terrasser
Toujours sont les pierres
indivisibles
et leur poids
d'ombre et de fraîcheur
de puits
de temps
dépôt de nuit
reste au plus profond
il faut des pierres garder
pour s'asseoir
(pas des poires)
pour déchiffrer la soif
mardi 7 février 2017
Tout un jardin sous la terre
Tout un jardin
sous la terre
quand je parle
je déplace des pierres
Chaque jour germe dans une pierre
à l'est du jardin
appuyant vers l'ouest
ainsi c'est à des
ombres que je m'adresse
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