lundi 26 décembre 2016

Ni jubilation ni affliction


Ni jubilation ni affliction dans cette ligne
qui n'appartient pas au fond
l'horizon c'est
la colline qu'éclaire encore le soleil
il sombre vite sous le front des arbres
s'avancent mes mains gelées sur l'outil
- l'armure est un satin -
cette ligne vue depuis la place où je me tiens  
engourdie et d'où partent les paroles
ondule sous nos mains aussi fines
et caressantes - sans possession -
que dépossédées

Au bout des doigts (2)



dimanche 25 décembre 2016

On ne sait si c'est la lumière


On ne sait si c'est la lumière qui a jailli
ou l'absence
qui n'est pas la forme en creux
mais la mémoire de cette présence

Couché on le dirait plus petit


Couché on le dirait plus petit
un pin de vint-cinq mètres allongé dans l'herbe déchirée
équerre et ombre pliées dans le même cri
moi debout je mesure la lumière
jaillie en un clin d'œil

Matinale



vendredi 23 décembre 2016

Impondérable


Impondérable
soudaine place pour la lumière
c'est-à-dire que la vue s'étend
jusqu'à la frontière épineuse
la haie noire des ronciers
embrasse l'absence des pins
des bras de mémoire cernent longtemps
l'odeur de sève

mardi 20 décembre 2016

fenêtre (8)


Les reins font la preuve


Les reins font la preuve
épreuve
connaissance
et râle
halte pour le cœur
respiration sur les genoux
le temps que les mains trient
dans la terre
s'émiette le temps
reprise du rythme
en labour

lundi 19 décembre 2016

fenêtre (7)


"Agir je viens"


Agir je viens
c’est ce qu’il a dit.
Mais par où commencer ?
Ne pose pas la question commence !
Le cœur plus gros
qu'une motte
est à soulager
Opère opère opère !
avec les mots
et les images.
Commence !
Ouvre agis ! Recommence !
Tout doucement j'éventre la terre
et soulève. Les reins ardents
avec l’ardeur des mains
défont de ces caillots
ourdis avec la vie
ourdie avec les mots

dimanche 18 décembre 2016

Pour un labour

Pour un labour

je ne sais plus
penchée
ou coupée en deux je ne sais plus
où est le nord ni où la raison
cardinale
et où sont les raisons
fondements motifs justifications
ces monuments qui nous étouffent
il ne reste que des questions

je retourne
lentement
je retourne à la terre lourde
à retourner
le brouillard m'éblouit
gel irisé comme un sel
je cherche les racines et me voici 
courbée
comme un grand point d'interrogation

fenêtre (6)



samedi 17 décembre 2016

La terre est brune


La terre est brune
le ciel est gris
le sillon ne mène nulle part
ce n'est pas un chemin
elle moutonnant un peu
ouverte au ciel au gel
nous si faibles en dedans
pris toujours en ces trames

Nus, Trois lieux, suite 33





jeudi 15 décembre 2016

Carré


C'est un centre


C'est un centre
un poing intérieur
ses propriétés actives qu'on dissèque
à grands coups de pioche de bêche
verticale
la question à la hache
dans la ruine et l'effondrement
des arbres et de la terre sans s'arrêter
on cherche le battement
qui l'entend ?

mardi 13 décembre 2016

Dans le silence



Dans le silence - ou plutôt non l'absence -
ce n'est pas encore cela - l'attente -
le son gris du brouillard
une ouate salive - c'est cet oubli le tramail -
plus tôt la nuit boit et fige
les mains rougies sur la bêche
pour gouvernail
seules avancées

fenêtre (5)