mercredi 31 janvier 2018

Le vent convoque



Le vent convoque
contre l’insuffisance du sentier
toute la voix du dehors  (du hangar par exemple
ou du garage, ou du jardin, temples aigus)
elle arrive « écoute quelqu’un monte »
puis jusqu’ici venue, à ma porte : personne !
Le vent à ma porte,
qu’en ferai-je ?

Ptite flamme (14)


dimanche 28 janvier 2018

Ptite flamme (11)


Criblée



Criblée
et renversée, la nuit inquiète, comment tenir ?
Derrière moi la forêt
où sévit le vent
le pas gagné se perd
à chaque pas je boite et ne connais pas le suivant
avançant ce qui signifie
sans savoir où passer je vais vers
le vent épuiser le vent

j’avance pas à pas
(je ne vois pas) sur moi tout ce sang
la nuit inquiète
suffit.
Où est le vent ?

jeudi 25 janvier 2018

Ptite flamme (8)


L'étendue, c'est à dire



L’étendue, c’est à dire la célérité des nuages,
est enfin brisée
la forêt sort de l’eau et avance
non pas déparée : augmentée


Et le bosquet de bouleaux scintille de nouveau
une ombre pousse où le mur n’est pas, ne vient pas
là où j’ai mis les fagots

mercredi 24 janvier 2018

Où est la forêt ?



Où est la forêt ?
Le grondement sourd est couvert par les
volées insensées et chants d’oiseaux, que fêtent-ils
une île vole, le cargo,
quelque chose ou quelqu’un sort de l’eau
comme le lierre l’eau retourne au ras de la danse

mardi 23 janvier 2018

Ptite flamme (7)


Deux cents l'heure (un rêve de vitesse)


Deux cents l’heure     sans leurre
et quoi ? Je préfère
incendiaire tout faire     tout fer
une course avec la montre offerte
je suis la lièvre

si vite que ça va
ça vacille
je multiplie les arbres couchés
je les couche
j’emporte le bois mort
et toute la forêt dans mon terrier

tu viens tu as du fromage dans les poches 
et un whisky écossais sous la veste
j’ai le feu et le terrier
la forêt est derrière moi
le feu s’y est mis
moi je suis nue




lundi 22 janvier 2018

Ptite flamme (6)


La plaine est courbe



La plaine est courbe, et froid
l’immense miroir versé au doute.

Je ne sais plus où se situe le lit dérouté
de la rivière. De rive aucune, d’herbes plus une.

La route au sommet de son tertre serpente
sur l’eau plate, comme un terme à l’étendue. 



dimanche 21 janvier 2018

Je commençais à



Je commençais à
- comment dire ? -
connaître, à peine, à peine
ces forêts qui sont, noires, lointaines, sous l’armure de lisières que
les mains détissent     - vaisseaux vaisseaux vaisseaux -
- au réticule absent les douleurs fantômes  - arbres calcinés - (dessins, pensées)
je m’habitue sans, je refais
la patience habite le manque, autour précisément - écorce -
se refait une vie pied à pied
l’absence empreinte de vent seulement
ne se voit pas
l’impermanence dessine

la forêt est instable et dérive doucement sur les eaux
la plaine livide et le vent
le brouillard épais ne lève pas

cavité douloureuse (sur les parois au noir le dessin)
la même ombre au cœur, au creux
irradie

illumine l’angle où tu te tiens

Ptite flamme (5)


samedi 20 janvier 2018

Ptite flamme (4)


Après Él.



Après Él. le gris matière à
rêver nous convie
toute épave garde un sommet
encore vacillant
qu’il faut mesurer
nous montons à bord
un seul arbre a attelé la forêt

vendredi 19 janvier 2018

Ptite flamme (3)


Marguerite, ma subversive



Marguerite, ma subversive
et très tendre novice
dans l’herbe
balance doucement son,
(or au centre de gravité inquiète
l’attraction)
sa danse terrestre à Éléanor
consent le vent, incurve sa ligne
sans consentir à sa chute. Elle,
mais qui est-elle cette !
Celle qui reste qui perdure avec
l’adverse
sans savoir quelles incidences.

J’erre au bord d’une source
là où une ligne rencontre un corps, au point
d’incidence, touchée, l’angle est un précipice.

jeudi 18 janvier 2018

De quel air



De quel air exactement nous vivons
sans savoir quelles incidences
une marguerite solitaire dans la tourmente, agite et elle signe
concentrique, son droit - comme un désir - novice
en persistance
l’éclat suspendu
au temps
au centre de vents contraires

Ptite flamme (2)


mercredi 17 janvier 2018

Homologies et réfexions...



Homologies des réflexions, géométrie des percussions, impulsions, précipitations, assonances, asymétries, anacoluthes et diverses coquilles
sans suite,
comprises, répercussions
des loupes aux carreaux et les aberrations grotesques du vent
je suis Éléanor, je suis sa continuité et sa ténuité et ses sautes sont
mes syncopes
et mes ratés.
Je débats avec le corps du vent.
Qui me suffoque.

Ptite flamme


mardi 16 janvier 2018

Avancées (9)



Grondant comme océan



Grondant comme océan
l’océan de buissons et de sapins s’avance
(il n’y a plus de feu
plus froid que la pierre, l’œil est froid)
mon souffle vient de là
à toute vitesse
pour l’instant sans effroi

lundi 15 janvier 2018

Qui du bois ou de la pluie


Qui du bois ou de la pluie crépite ?
Nuit, j’appelle le vert des prés. La poussière. L’élytre et l’archet, le bouclier.
Bref, un chant bref.
Au lieu de quoi les arbres volent, branches écartées dans les champs contraires. Nuit percée, dispersée. Pluie diagonale sur la fenêtre en suspension. Longues mèches au rectangle de l’âtre.
J’écourte ou rallonge cette nuit avec des mots. Détresse et trace. Je vais par la pluie coupante, avec le vent véloce. J’entends : la voix de torche s’éteint.

Avancées (8)



dimanche 14 janvier 2018

J’ai dit "métamorphoses consenties"



Ah ! J’ai dit métamorphoses consenties,
oui, comment sinon ne pas renoncer ? Il n’y a rien qui ne m’échappe en parlant
et se recrée plus loin, plus fort même, dans un cri
un d’impuissance, unique et récursif : comment ?
Oui ! Je des formes, je des assonances et des homologies
je du rythme
je de l’articulation de l’éjection

Avancées (7)


samedi 13 janvier 2018

Ces voix unies




Ces voix unies 
voix de l’hiver
et celle du dedans
sa déficience,
mais non voyons ! C’est l’œil qui est frileux !
L’œil à froid
et ne dit pas son nom. Silence
plus froid que la pierre.

Le mur gris,
ce gris
ces ombres que projette la lumière,
découpes, le miroir obstrué,
voix des enfants sur le tapis
tout près mon verre
la main douce à mon menton.
Fonte.

Le motif est ici.
Il suffit.


Avancées (6)



vendredi 12 janvier 2018

"Voix de la même pénurie"



Voix de la même pénurie
mes yeux
mes bras vides
le ventre creusé
un mobile un
attends
chante dans les huisseries
une chaise livide
des ailes ou des draps étendus
la neige lente sur l’oiseau gris





Avancées (5)


mercredi 10 janvier 2018

Le vent / dans l'allée



Le vent
dans l’allée
la voix résinée
non gélive des sapins
est douce
comme sont douces vos voix
derrière
me parvient
traversière
la gesticulation verte
des crêtes

Avancées (3)