mercredi 30 septembre 2020
L’allongement des ombres
L’allongement des ombres vers l’eau noire,
chaque seconde un peu plus
- la lenteur d’un spondée nonchalant -
quant aux libations du soir : alenties elles aussi
avec les voix caressantes.
Il n’y a pas de naissance émotionnelle spontanée,
dit-on quelque part, tu entres dans la nuit, la spontanéité
est affaire de travail, de rythme et d’entente.
mardi 29 septembre 2020
L'eau est juste là
L’eau est juste là derrière les aulnes
au pied des saules, noire et lisse à cet endroit
du bras. Là où la minutie des demoiselles ponctue
le nuage c’est aussi un ciel lentique.
Il faut voir l’agrion élégant comme une fibule
arborer droitement le bleu métallique de son corps grêle
pendant qu’Elle insémine l’eau, ou bien c’est
l’électrolytique procédé pour décomposer la lenteur.
Seul sur la berge frissonne le vert des grandes laîches
et des iris, avec à son bord les caloptéryx éclatants
comme des fleurs artificielles écloses au fil des glaives.
On s’attend plus précisément à l’explosion.
lundi 28 septembre 2020
Été.
Été. La route sinue entre les prés.
Le paysage est la distance voulue
traversée d’essences d’ombres caractérisées.
Ici est jusque là.
L’unification perceptive du déplacement
est due à la perspective.
dimanche 27 septembre 2020
Je vous cherche dehors
Je vous cherche dehors
avec la torche, hulotte
sous le masque,
hérisson
furtif. Et puis non. Ce sont
trois tourterelles turques blotties
au cœur du feuillage.
Dans la vérité brutale du halo
elles ne font plus qu’une.
samedi 26 septembre 2020
Traversant des espaces innombrables.
Traversant des espaces innombrables.
La départementale passe entre les arbres
c’est mon vélo qui
couvre la distance
jusqu’à la clarté, moi j’accomplis le temps,
le temps que que se transpose
le poème mental qui me conduit.
Fidèle à ce poème à son écho
réverbéré sous les arbres - accablant
ou propulsant - sa vitesse dans la lumière
dépend de ce que fait le paysage
en retour. Car c’est pour lui que je cours.
vendredi 25 septembre 2020
Puis j’entends venir
Puis j’entends venir celle dont le cri dépèce la nuit
- un rire strident, le hoquet spasmodique
sans reprise de souffle - Mais attends ! ( on ne suit
ni la phrase intermittente qui déchire la somnolence,
ni même le silence entre-deux, la syncope
Ah ! le supplice d'être
suspendu à son rythme
comme sa proie, dans une sorte de désir
mêlé d’effroi ) !
La voix se reprend.
Ta
voix se resserre sous l’empire de la nuit.
jeudi 24 septembre 2020
Inscription à :
Articles (Atom)