dimanche 31 janvier 2021

samedi 30 janvier 2021

vendredi 29 janvier 2021

Parade 25 ( novembre 2017 )


 

Affiliations 24


 

(11 janvier) Je dis que la Seine sera le fil

Je dis que la Seine sera le fil, la prédelle continue
à l'enluminure de ce retable austère exactement orienté
au-dessus d'elle. La finalité de ce retable orthonormé
est la mémoire, sobrement historiée, planifiée, étagée
pour une utilisation maximale de l'espace rituel.

jeudi 28 janvier 2021

Parade 24 ( novembre 2017 )


 

Affiliations 23


 

(10 janvier) On subit une sévère intempérie d'entrailles

On subit une sévère intempérie d'entrailles, titubant sur l'axe
de symétrie que nos pieds soupèsent. Les sens en sont brouillés
au point qu'on ne sait plus situer l'horizon ni même distinguer
l'horizontale de la verticale qui nous semble un sursis. Au point
que nous coulons avec le mimosa.

mercredi 27 janvier 2021

Parade 23 ( décembre 2017 )


 

Affiliations 22


 

(9 janvier) C'est dans la froide maison de terre

C'est dans la froide maison de terre que nous l'avons descendue,
un parfait parallélépipède, symétrique aux élévations de la vanité,
et que nous regardions comme une béance à combler. Elle s'est enfoncée
sous la légèreté du mimosa, légère à jamais, et pauvre, et jaune.
Jour bâti sur un abîme, nous te voyons encore, à la lumière redoublée.

mardi 26 janvier 2021

lundi 25 janvier 2021

Parade 21 ( décembre 2017 )


 

Affiliations 20


 

(7 janvier) Images floches et fanées.

Images floches et fanées. Nous errons parmi les souvenirs
comme parmi les feuilles. À quoi cela sert-il vraiment, et s'il s'agissait
de reprendre ce qui nous appartient, une aiguille dans une botte de foin trouvée
ravive notre conviction de la continuité, la preuve :
une fleur de temps en temps survit au désastre.

dimanche 24 janvier 2021

Parade 20 ( décembre 2017 )


 

Affiliation 19


 

(6 janvier) Alors l'âme, c'est au vivant que soudain elle fait défaut.

Alors l'âme, c'est au vivant que soudain elle fait défaut.
De moelleux point de référence au cœur, plus. D'ailleurs il est brisé. 
De flexibilité des tissus, plus. De flux incessant non plus.
J'en reviens à la brièveté - sensation interminable - subitement
déterminée à la puissance x de la vitesse d'interruption.

samedi 23 janvier 2021

vendredi 22 janvier 2021

Parade 18 ( novembre 2017 )


 

Affiliations 17


 

(4 janvier) Sa parfaite symétrie

Sa parfaite symétrie - va, majeure, majorant le cri -
l'éclat rouge-violet - fatidique - d'une vie perçue - passée -
(éclat unique bien que similaire aux autres)
entre crête et croix sans pareille pour évoquer le fardeau
- une montée puis la catabase des mythes -.

mardi 19 janvier 2021

Parade 16 ( novembre 2017 )


 

Affiliations 14


 

D’évidence, comme on dit de joie, ou de peur

D’évidence, comme on dit de joie, ou de peur
tu voudras témoigner de mouvements et variations
qualitatives, variantes non moins vraies qu’innombrables.
 
Certaines sont cachées au cœur de la langue - dit comme ça, ça a tout l’air d’un programme -.
 
Certaines sont cachées au cœur du cœur. Petit bois au cœur
du fagot que je rassemble - ce qui se nomme l’âme -
 
membrane double du soufflet comme une cage thoracique,
et qui ranime la flamme, c’est l’âme, encore l’ âme,
moelleuse, dans le cylindre qu’est le calame proximal,
 
celui-là même qu’on utilisait jadis pour écrire,
et tu voudras essayer d’atteindre ce centre vital,
oui ! Mais c’est toujours sans bien connaître tes fins.

lundi 18 janvier 2021

Parade 15 ( novembre 2017 )


 

Affiliations 13


 

Méfie-toi des feuilles.

Méfie-toi des feuilles. Prends garde aux voix.
On entend l’invasive rumeur portée hors du temps dans
les huées, là où est traversée la forêt du change.
 
Toi écoute-les ; qu’est-ce que ça peut faire, feuilles mortes
ou pas, avec ou sans vent, alignement ou fatras de manches
à lame dérobée, terre labourée tout autour de l’oranger
 
qui n’en a que le nom. Tout n’est que description, diagramme
à branches, digression. Mais c’est ce tout en ses variations qui m’occupe,
avec la certitude d’être sur le point de sombrer.

dimanche 17 janvier 2021

Parade 14 ( novembre 2017 )


 

Affiliations 12


 

Les choses arrivent.

Les choses arrivent. Comme il est dit,
elles arrivent à travers le brassage
                           sonore.
Du déjà vu, du vent.
Des feuilles non ratissées, détrempées. Le bruit du vent
dans les branches comme des rames. Un débarquement, une
                     
                           soudaine anabase.
   État critique dans la cage thoracique éprouvée.
 
Un oranger du Mexique non loin d’un mur.
Forte impression.
Où le trouveras-tu, ton mobile ? Où trouveras-tu le mobile pour persister ?

samedi 16 janvier 2021

Parade 13 ( novembre 2017 )


 

Affiliations 11


 

Et tu as perdu

Et tu as perdu quand tu regardes le chantier, tu penses tout ira bien -
vraiment, tu penses t’en sortir indemne - mais cela n’existe pas,
car l’intégrité n’est pas l’immuabilité. Tu appuies tes racines à nues
sur la compréhension du terrain, désir hypogé, patience, l’expérience
te mènera c’est certain au non-sens et au vent plus qu’à la raison.
 
Plus que de raison c’est du vent. Mots et feuilles tombées des saisons
misérables puisque passées, vent, du vent la lamentation inarticulée,
incompréhensible, sur ce trou qui dépare pour l’instant le jardin, le trou est fait.
Déposer, colleter, tu - mais où es-tu à la marge de tout, nulle part ! -
insaisissable, tu dois vivre en terrain inconnu, où la vie trouvera son mobile.

vendredi 15 janvier 2021

Parade 12 ( novembre 2017 )


 

Affiliations 10


 

Ce pic

Ce pic - il est pourtant muet - sa patine est une invitation à l’action.
Disons cependant qu’il ne dit rien des mains qui l’ont tenu par le passé,
pas plus que l’oranger au bord du trou ne nous enseigne le Mexique, ou prophétise
l’âge d’or - pas même des calamités -. L’instant est vif de ses propres qualités :
sol dur et concret, auquel bêche et pic répondent jusque dans la paume de mon fils Pierre.
 
En tout premier lieu il y avait : planter un poème. Mais voici que j’ai omis
mon intention, occupée par la compacité du terrain : cailloux à déplacer
devant le mur gris, havre trop froid et la bouée de feuilles. L’instant - indivis -
figé dans le vent glacial, j’ai beau chercher la contradiction, l’oranger
à fleur de sol ne donne pas le change ni l’avenir, seulement un présent de courants d’air
 
et d’engelures. C’est déjà beaucoup, bien assez pour me perdre.
 
J'ai voulu que l'expérience conduise où elle menait, non la mener à quelque fin donnée d'avance. Et je dis aussitôt qu'elle ne mène à aucun havre (mais en un lieu d'égarement, de non-sens)*
 
*Georges Bataille, Expérience intérieure, Paris, Gallimard coll. « Les Essais », 1943, p. 17

jeudi 14 janvier 2021

Parade 11 ( novembre 2017 )


 

Affiliations 9


 

"Choisya ternata"

Choisya ternata est son nom. À l’endroit choisi, devant
un muret qui coupera de la bise, un alignement d’outils
dont le tranchant affilé se perd dans l’épaisseur de feuilles,
le pic qui est comme une ancre - l’endurance confrontée à l’amer,
à la cinquième génération - s’adosse à un tronc bien plus jeune.
 
À la lisière de l’instant cette conjonction de périodes.

mercredi 13 janvier 2021

Parade 10 ( novembre 2017 )


 

Affiliations 8


 

On peut avoir à planter un oranger

On peut avoir à planter un oranger du Mexique, cela ne change rien.
Le vent - sa charade - défait les arrangements. Déroge aux prescriptions,
s’écarte du sujet pour revenir, la bise acérée nous fauche en fauchant
au pied du mur les feuilles. Au revers de ce que nous appelions
fête, un vent somptuaire s’approprie tempes, têtes, et reins.

mardi 12 janvier 2021

Parade 9 ( novembre 2017 )


 

Affiliations 7


 

Mais ici - ce jardin travaillé -

Mais ici - ce jardin travaillé -
ici seulement on peut jouer avec la matière. Ici
s’absout l’obstiné par la fatalité du cycle :
il entre de lui-même dans le cercle des saisons
/des châteaux, il façonne les usages d’un monde
 
comme le temps le façonne, lui, il ratisse
aussi bien les feuilles que les floches, que ces feuilles qui
ne sont que feuilles mais seront autre chose,
partie intégrante de la confusion noire et blanche de l’hiver,
le manège brumeux qui mange les lisières,
 
osmose, agrégation.

lundi 11 janvier 2021

Parade 8 ( novembre 2017 )


 

Affiliations 6


 


On ne ramasse pas les feuilles de la forêt

On ne ramasse pas les feuilles de la forêt dont le sol doit rester couvert.
Juste éclaircie, c’est le seul soin qu’elle requiert,
et encore. (Je ne dis pas élucidation.)
 
Elle est sa persistance : profusion et économie,
autorégulation des ardeurs, tempérance
- elle qui fut un territoire soustrait à l'usage général
et dont le roi se réservait la jouissance -
elle doit rester souveraine, c’est la moindre des choses.