vendredi 31 août 2018

jeudi 30 août 2018

Et maintenant la nuit verticale


Et maintenant la nuit verticale - nuit d’août -
( que les grillons prédisent ). Comment alors
comment douter de leur - pré où l’ortie et la menthe jouxtent -
dire est un chant d’appel - ou le devrait -  Ma sœur,    viens ! - et de cour 
tout au bord
des tutes noires que harpes et miroirs amplifient ( la nuit ).
Le chant tutélaire à deux têtes redouble.
Dans l’espace des miroirs
devancée par ton ombre je suis passée.
Ma sœur en un tel lieu croissent l’orge et le millet…
Ma sœur, une fontaine
coule dans ce bosquet
Dans l’ombre ton visage sans reflet
s’enquiert de qui je suis.

Nos soirs 8



mercredi 29 août 2018

Nos soirs 7


Dans l'arbre


Dans l’arbre
- la crépitation vertébrale - Oriolus Oriolus  
jaune d’or circonspect
des ailes irréductibles sont dans son regard sourcier
de lui on dirait un phare
il éclaire le lait sous l’ostiole

mardi 28 août 2018

Nos soirs 6


Et de continuer dans le feuillage


Et de continuer dans le feuillage
avec un langage
capable du vol bref
et du chant ( le loriot ) avec -
de concert avec - la prudence d’une figue.

Il revient au figuier - du lointain revient - cornier -
comme moi au tilleul.
La figue est pesée
car secrètement travaillait une cible
dans l’œil du loriot.



lundi 27 août 2018

Nos soirs 5


Et lui - le liseron -


Et lui - le liseron - ne s’essouffle
et lui versatile et tracassier
traverse le buisson remontant
les tiges des chrysanthèmes - astres éreintés -
accrochant des pavillons blancs

ces circonvolutions néanmoins
si franches si - d’où sort-il ? - si vertes
anticipent sur la hauteur
le ciel poussif
                           fébriles
inquiètent le cœur de fleurs
d’alchémille népète et centaurée
exténué X fois péri

pleine d’assonance et d’écho homologique l’association
dans les asters ronce et liseron
- soif de clarté - où vacille l’ancien massif
porte le motif
dans le corps de la lumière
                                   

Trop sec treillis de tiges
et poussier de fleur tout ce qui est
reste - sous la foi d’un serrement - contraint 
par la persévérance du liseron

dimanche 26 août 2018

En vert, citernes où le nom résonne


En vert, citernes où le nom résonne,
réserve de nuit,
nuit que des pierres coulent en cercle.
Ricochent des échos.

Comme s’avance
passementière
la ronce sur son pied viride
surjette
et le liseron
- tout comme -

Mais 
sujette à l’isolement et à la soif
insolée elle borde et brode en cinq sec un massif
marginé avant que d’être.







samedi 25 août 2018

Nos soirs 4


Préliminaires


Préliminaires :
avec toi au centre d’une claire peupleraie,
revenus au liseré d’aulnes
et de saules qui,
( resserre des verts )
reverdit nos lèvres
ségrège les rives
( ceci n’est pas une prière )


Pas saisissable non
la rivière est une langue diluvienne
qui inonde qui
Bon où veux-tu en venir ?
- j’y viens.
Précisément j’y viens !
qui traverse nos expériences et nos mots
vert exogène avec rectangle orange pour l’œil
- j’y suis - qu’apaisent en citernes
qu’apaisent ses sons

vendredi 24 août 2018

Nos soirs 3


Odonates


Odonates - libellules lato sensu - où vous suis-je donc, proie
lentique ?
à vous Demoiselles prédatrices, branlant renoncules et potamots
au pied de l’herbier fluctuant je redis
à vous sangsues virulentes à mes yeux
je dis : j’écris - dans le langage je respire - tout ce que je ne saurais penser
- impensable n’est pas respirable - pourtant comme vous par la peau je respire
et j’ai deux cœurs
j’écris je respire j’écris je respire infoutue  
de vivre autrement
Au-dedans
l'âge d'une plaie
encore et encore
               ventres
et nœuds
et l’eau douce à saumâtre de vos mots
me remue

jeudi 23 août 2018

Nos soirs 2



Sur chaque épi


Sur chaque épi
la flèche empennée de bleu
de Caloptérix éclatant vibre et c’est tout le tapis
- potamot noueux - qui brasille.
Une excitation pointilleuse me dis-je. A côté sous la chute le cordon
sinue - le lascif corps de renoncule aquatique - où je démêle le mien
- mais y a-t-il encore du mien où ma sobre réserve - humilité -  emprunte seulement à l’eau
son mouvement lent et sa profondeur ? - Sables courants involontaire accumulation de vie
mouvant « faciès d’écoulement de type lentique » lit-on ici, et là : Suis-moi. Sans même se lever il la suit.
Maintenant, remontant le cours : ce sera ton compagnon
est un emmêlement. Son corps doit être remué. Mots courants.
Comme sur les bords aulnaies et saulaies, osiers et roselières.
Puissance subtile de l’eau.

mercredi 22 août 2018

Nos soirs


Sont le scirpe et le jonc fleuri


Sont le scirpe et le jonc fleuri le rubanier
où - je voudrais aller - la vase colore l’air
et réciproquement les saules cendrés
flottent dans l’herbier.
Deux perches - magnificence dans l’herbe blette -
dos à dos l’œil unique semble scruter le nuage
la nappe où je prends pied

mardi 21 août 2018

Agriate Café 13


Un loriot doué de prudence


Un loriot doué de prudence
comme la figue de circonspecte réserve - sans fin retombe ce sein -
sans fin l’œil perlé la voit
et l’instant limpide dure encore
tandis que toi
Toi ton grain de sable imprésentable
au contraire arrête le temps

lundi 20 août 2018

Agriate Café 12


C'était un loriot


La prudence du loriot dans le figuier n’a d’équivalente que la figue elle-même,
l’attente lourde et or, sa circonspecte réserve 
dans le juillet laiteux.
Lui, sa retenue est par le bas, uni à la branche, courbe élastique qui ploie. D’un seul tenant branche et loriot oscillent, il est immobile, le fruit comme un poids à son œil cornier.
Ballet de figues alentour : Y viendras-tu ? Là et là, entrer dans la danse ?
Non il n’ose pas, soupèse, balance.
Il attend et l’attend une fauvette à tête noire, pourtant primesautière, seconde dans l’ordre des préséances.

dimanche 19 août 2018

Agriate Café 11


De doux rocs



De doux rocs
oreillers granitiques pour le corps frais de l’Asco
je coule en lui
sa lucidité soudain est écorchée

Et je nage entre vert et vert
écartant des draps ténus 
- lames non des liens -
qui portent et enlacent
avec l’acuité d’un fer

Rocher apposé sur ma joue
le fer tranchant de l’eau
dans le corridor d’Asco vos éboulis
résonnent

En forts spasmes
que je retrouve dans la profondeur viscérale.
Des reins : habitacles des sables

Ici aussi je dois sans cesse excréter par vagues.
Des spasmes péristaltiques parlent
la langue de ce corps sableux
 
 



samedi 18 août 2018

Agriate Café 10








Tu te rappelles cette lame


Tu te rappelles cette lame - lame d’Asco -
froide percée entre les aulnes les cades tortueux et les chênes verts
la lame malgré tout ravive
en fouissant - la chair donnée au rocher par entente -
et crée des ramifications nouvelles sous la peau
alors tu sinues comme cette rivière. La gorge s’écoule aussi
le courant prend le superflu - reste la masse alanguie
la masse impavide -
oui, chaleur et froid échangent leurs significations
et tu regardes là où prennent fin les sensations

jeudi 16 août 2018

Agriate Café 9 (les osselets)


Image sauve


Image sauve : éboulements
de rocs ou d’aulnes
- granites roches magmatiques dites intrusives -
à la source de lumière
autre giration renversée
autre lieu interne ( je ne regardai pas le soleil mais l’eau )
qu’obstruait un autre - une infime proportion de l’autre -
refroidissement lent d’une brûlure acide - silice silice ! -
que je nommai douleur
- douleur incisive -

mercredi 15 août 2018

Agriate Café 8


De durs espaces


De durs espaces ont concrétisé en moi.
De grain à moudre, jet de poussière, retrait de sel
présent à tout prendre absent
absence de lieu et nulle proportion dans la colère
et l’impatience
voilà ce qui obstruait.
Pourtant les rocs dans la gorge coulaient paisiblement
en verts et palpitaient sous la main.
Et deux geais tout près nous auraient donné à vivre.

mardi 14 août 2018

Agriate Café 7 (les osselets)


Cade - genévrier -


Cade - genévrier - je pense à son humilité sèche
petit cèdre à l’écorce rubéfiée
nerveux à peu de frais et le fruit pauvre - un cône quel pauvre poivre - mais cœur gros
(macrocarpe n’est certes pas le nom du poisson issu de ces dunes
de ces escarpements arides)
près des pieds d’éphèdres trapues 
c’est un noueux preneur de présent
insoluble dans ce sable

Insoluble autant que la solitude l’est
ici - au centre de la famille - : une pelote
de posidonie roulée dans mes
cordes
vocable que mes gestes baladent
mémoire
comme le sable recèle sa propre
et toujours même histoire

Comme lui - restera toujours pensable - ruine
comme lui, entité désunie
de temps écroulé sur le temps et qui
sablier se comprend.
Doute quand même que ta mémoire
- verrerie lucide que ta mémoire ! - décèle tout le sable présent.


Pourtant sans covalence sable fait unité
(récession et expansion selon la pente)