mercredi 31 juillet 2024
et je pense
et je pense : comme lui
nous survivrons, mais moins bien,
notre œil plus naïf a regardé trop loin,
son intention bonne - intention de regard bon
et bienveillant - n’a pas assez mesuré la souffrance,
l’inconfort et l’insatisfaction de la souffrance.
mardi 30 juillet 2024
Le laiteron n’était pas loin pourtant,
Le laiteron n’était pas loin pourtant,
pour le soutien à l’oiseau, mais
trop tard ! L’aile déjà dilacérée balayait l’air,
suffocant, l’herbe à la bête pantelante, bec bâillant
- l’herbe si bien brossée
dans le sens de la pente légère que l’eau a dévalée -
a fait le lit de cette mort horrifiée, bariolée,
(j’imagine l’embrasement et l’explosion
de la poudrière de Delft, ce jour de 1654 ce Coup de tonnerre
à laquelle cet autre petit morceau de rien si beau et si précieux,
à l’attache sur son perchoir réaliste a survécu, lui,
- sa chaînette délicate n’a pas même trémulé -)
lundi 29 juillet 2024
comme l’était celle du chardonneret élégant
comme l’était celle du chardonneret élégant
ce matin parmi les plantains sourcilleux,
cette fleur qui bariolait l’horreur d’un jaune éblouissant,
(la tache qui n’était pas de sang
préfigurait déjà le sacrifice
et c’est moi qui haletais).
dimanche 28 juillet 2024
qui s’épanche, comme elle,
qui s’épanche, comme elle,
avec le bruit de l’eau, le fleuve
au temps adossé, (empoignée
l’aile du pavot par le temps
évident
clivant
la chair lamellaire si proche et si lointaine
de la mienne
car tout tissu infiltré expose sa structure
au grand jour de la connaissance
(même à l’esprit brumeux
ou perplexe ce hourdis apparaît)
samedi 27 juillet 2024
Je m’égare moi-même
Je m’égare moi-même feuille découpée,
je réponds à la tentation de l’eau
de couler avec elle, le fond de gravier
bruyamment entrechoque
les lèvres la plaie la première intention
elle essaie de ravauder l’invulnérable
ce motif qui tient à moi autant que moi à lui
haut lieu perçant dans le noir - malgré la nuit -
que passant le fleuve arrache, chair de mes os
(le froid me saisit
par les membres entravés, pas un pavot
pour solacier, la plaie fleur de)
vendredi 26 juillet 2024
(la même plaie indigo
(la même plaie indigo à l’aile,
un défet tombé au pied où
la feuille bi pennatipartite souple
ondulant comme le cheveu d’une jeune noyée
suit un instant le sens
de ce fleuve passant)
jeudi 25 juillet 2024
Zèle
Zèle (les ailes de la dévotion)
à soutenir des heures la simple couleur,
d’un pavot d’Orient parmi l’épiaire de Byzance
la passion offerte au carnage
de hampes tendues de velours couleur fer blanc
couronnées d’épis verticillés de rose rigueur.
Un pavot se meurt
tandis que l’eau dévale
en écorchant la volonté.
Tends la main (maintenant)
vers la fleur qui s’essaye à la
décadence (avec la même splendeur).
mercredi 24 juillet 2024
Et bras trop courts
Et bras trop courts pour éviter leur fuite,
la chute, là où résonnait bellement
les cloches de leur insigne ferveur
à ressourcer,
(larmier encore, mais avec le bruit
des honneurs écarlates).
mardi 23 juillet 2024
Et le motif central (centré) ?
Et le motif central (centré) ?
La vue d’une raison, la même vue plus légère,
la vue d’une réponse négative plus simple,
la même blessure plus saine, l’intention de désirer,
la même splendeur,
le même mobilier.*
Le pavot sa coupe est pleine
s’évasant elle aussi
découvre un œil tombé au fond.
Des ailes ponceau
à l’envergure desquelles se jauge
la nuit fourbue.
*Gertrude Stein, Tendres boutons, NOUS, 2018, page 12
lundi 22 juillet 2024
En verve - l’eau vive emportant
En verve - l’eau vive emportant
notre circonspection, notre attention,
la délicatesse d’un œil mi aimant mi dilettante -
mais nous voilà arrêtés par un rang de népètes
qui résiste, cette vague contraire nous
confond en non-lieu :
c’est que nous nous laissions emporter, nous
éloignant du motif, exigeant pourtant
toute notre sympathie et toute notre prudence.
Bruit de l’eau, goût de l’eau aussi (pour sa limpidité
son immodérée propension à l’évidence,
bien que nous sachions qu’il n’y a pas d’idées claires
pas plus de significations explicites que d’idées claires :
et comme apparaît brouillée ici la distinction entre objet
et sujet !) l’eau qui par capillarité froidement
monte en mon corps périphérique,
chevilles entravées par l’expérience du courant,
courant.
dimanche 21 juillet 2024
Mais le motif
Mais le motif se défile comme l’eau,
elle cavale dans la pente et s’infiltre
formant des rigoles un peu partout,
ce carré noir, gorgé d’eau - fourbu - appelle
et nous, pieds et poings liés
à tourner autour, pour sauver quoi ?
vendredi 19 juillet 2024
Avec ses jacassements
Avec ses jacassements
sa volonté de fouler l’eau
de chevaucher la rivière - riante
protubérante -
le gravier grossit le mouvement :
pas d’amble où il étrille davantage
maintenant dans l’allée
qui luit comme une bannière d’orfroi qui
s’enroule tout autour du carré d’herbe
le motif, cette place forte, et nous aussi,
nous envidons, nous pelotonnons l’écheveau
nous cernons la prise - que nous croyons !
jeudi 18 juillet 2024
nos chevilles dessaisies
nos chevilles dessaisies
se cramponnent à la blessure,
(l’attrition qui les maintient mieux que l’articulation)
mais le premier pas les ravaude
d’une reliure d’eau brisante
sur les esquilles osseuses.
mercredi 17 juillet 2024
Mon oreille lui prête un lieu.
Mon oreille lui prête un lieu.
Une rivière, effectivement sans raviner,
au roulement entendu,
coule au pied du mur, nous verrons bien
(pensé-je)
où elle conduit
où nous mène ce courant
(perdons pied, car ce filon qui entrave
autant qu’il propulse,
le bruit de l’eau, simple assaut
sur nos souffles
orchestre les mouvements)
mardi 16 juillet 2024
et au gravier sa nature revient,
et au gravier sa nature revient,
il roule puissant dans l’allée,
il gratifie la pluie des fondements d’un lit,
d’un plan
égal à lui-même, à toute profondeur
mémorisant les alluvions en son dernier état
(bruyant devant la nuit, à faire pâlir un orpailleur),
ce plan l’aggrave
de sa matière dans tous ses états,
roulée par les temps
usée mais non abusée,
de son impérissabilité aussi.
lundi 15 juillet 2024
Le bruit de l’eau
Le bruit de l’eau,
verticale sur les feuilles du figuier
- un soffite de planches fourbues s’écroule
en une oblique mollement alentie jusqu’au sol, avec le lambrequin -
tandis qu’à l’aplomb du larmier la rumeur d’un fleuve
s’écoule vers le gravier de la cour
samedi 13 juillet 2024
du paysage qui défilait, mais
du paysage qui défilait, mais
une image seule n’est pas splendeur*)
quel courant passe ici
et alors je penche pour l’homologie, sinon le mimétisme
avec le port ténu, les racèmes vibratiles d’un crème délicat
qui pendulant légèrement le long des voies
qui insufflant leur air,
et vous, qui gambilliez sur ce quai.
*Gertrude Stein, Tendres boutons, NOUS, 2018, p. 12
vendredi 12 juillet 2024
barrées des verticales sombres des culées
barrées des verticales sombres des culées
soit une impulsion longue, lumineuse,
interrompue à intervalle régulier
par une courte,
je cherche quel courant
électrise ma région encéphalique
mon tronc cérébral, mes circonvolutions molles (à l’image
jeudi 11 juillet 2024
Vert jaune, chartreux
Vert jaune, chartreux, la conscience pointilleuse verse
au soleil la couleur qui enivre,
une longe floue bat la tunique
interne, éraille la vision que le son cahote,
fermant les paupières c’est une alternance
de traînées éblouissantes
mercredi 10 juillet 2024
Linéaments de descendance.
Linéaments de descendance.
Paysage s’en trouve par là même dessiné,
l’arche demi annulaire scellant l’alliance avec nature.
Avec elle se répercute le cercle
(le demi-cercle des buses enfouies dans la végétation
des fossés, sous les routes étroites qui desservent les champs
l’orbe spéculaire des bassins d’épuration, O tags,
au rythme ferroviaire, culées
vos courbes sans réfléchir pourtant)
et la coulée des acacias
éclaire le ballast
exotique par nature.
mardi 9 juillet 2024
l’amour dans vos lignes
l’amour dans vos lignes est
sans récession, là les éoliennes brassent,
haut les bras, l’air printanier, (de fait)
la rêne tendue lance le manège,
une chambre d’imagination où
circulent déjà, de tout temps,
nos images, noces et fêtes champêtres
en séquences, florilèges à l’avenant
(qui choisit vos fleurs ?)
lundi 8 juillet 2024
d’une évidence naturelle :
d’une évidence naturelle :
intérêts communs bien définis et
protégés par le contrat.
L’arche fait le pont, où qu’elles veuillent en venir
les familles endossent publiquement
la responsabilité du développement, de la croissance
le paysage est ainsi pris en main.
Arches, silos, châteaux d’eau qui dessinez
le paysage de nos idylles
dimanche 7 juillet 2024
Badinage et divertissement
Badinage et divertissement,
des vies se jouent
si sérieusement pesées, évaluées,
discutées
à l’aune de bois, de terres, de récoltes à venir,
de projet d’aménagement hydraulique et d’assainissement, de soutènement,
des danses en ordre de bataille
scellent le bonheur d’alliances non pas contre-nature
(au contraire)
samedi 6 juillet 2024
cet arc en plein cintre
cet arc en plein cintre épais et diaphane à la fois
dont la clef de voûte presque au centre du tableau,
encadrée de sa végétation, creuse à peine son espace
sans mener vers une profondeur (un noir), une perspective quelconque,
alors quoi, c’est un présentoir
c’est une niche à fond plat ou bien en cul de four, et votive.
Mais qui ici s’acquittait d’un vœu, à qui profitait le contrat
au point de produire les noceux, leur insouciance
au-devant de cette conque idyllique pendant que les mariés capitulaient ?