mercredi 31 octobre 2018
Dans le rectangle de lumière
Dans le rectangle de lumière
l’événement singulier de sa présence ( déjà ) Distoleon
porté par son ombre
déformée si volatile, décentre le motif.
Un instant même il triple sa dérisoire et railleuse inertie.
Est-ce trop, deux ombres ?
Distoleon chromatique
joue à merveille de ces intervalles
qu’il anime, il jongle avec les nombres
et je le suis
tant me réjouit cette vie résiduelle. Que faire sinon ?
mardi 30 octobre 2018
Une autre vie
Une autre vie que j’ose
entre les
- aux doigts de - secondes pulsées
multiples et démultipliées
abîmées :
encore d’heureuses heures
lundi 29 octobre 2018
D'un doigt
D’un doigt j’écarte les possibles
pour ne voir - regarder voir -
que les faits - un orient -
visibles ( y compris cet air égaré )
et passant d’une langue à l’autre
je transcris la vie - une et risible -
qui ne sait plus être - cet effacement
horrible retrait sans rire qui ne resplendit pas assez -
dimanche 28 octobre 2018
Et j'ai là en plein soleil
Et j’ai là en plein soleil pressant
- variable mesure des équerres -
recluse dans sa forme naïve
la croit-on définitive ? vraiment ?
une nature morte semblant
- rétive à tout œil -
un Distoleon indocile.
Que la lumière creuse ou parfile
ce fin filet pour la vue dont l’irisation
imprécise enclot la forme
libérant ainsi
- en réseau réversible
ou irréversible
qui déchiffrera l’étoffe réfractaire ? -
d’étroites roses ou d’autres fleurs
et des sortes de papillons et tout un bestiaire.
Qui ne sont pas des visions mais des choses visibles
bien que peu ( visibles )
et fugitives
comme sont les ombres
samedi 27 octobre 2018
C'est Lucas
C’est Lucas qui voit le martin pêcheur
qui a vu sa proie
lui depuis un roc
aigu et véloce
à l’heure dite
première.
Plus tôt c’était un feu
entre les bois du Mont
et le bois St Père.
Une grande flamme
embrasa soudain toute la hauteur
du pare-brise.
vendredi 26 octobre 2018
Querelle de fauvettes
Querelle de fauvettes et de merles
au sommet du figuier. Autant de bruit et
de tumulte qu’une tempête !
Ou bien c’est encore l’épervier.
jeudi 25 octobre 2018
D'estoc et de taille
D’estoc et de taille
mais imprécise
- intempérie d’entrailles -
elle n’empêche pourtant pas la terre
de tourner la petite phrase assassine
mercredi 24 octobre 2018
Tandis que la phrase
Tandis que la phrase court devant toi
- tu es devancée non par des faits cette fois
vagues avaries allées
venues quotidiennes -
mais - dimanche quiescent - par une couleur tienne
simplement pulsée à ton rythme au rythme de cet après-midi
non discord avec les branches les feuillages et les fleurs
de roses asters frémissent tout près leur œil jaune perçant
le cœur
de la phrase tu les fais entrer Bonjour bonjour entrez
mes sœurs ! ou
toi tu sors vers leur présence de sorte
que s’invente ensuite le vent celui qui moire les feuilles
du tilleul et les ploie les trois anémones - filles de vent
-
tu te souviens le
sujet est ce qui s’affirme aussi les moineaux devant la porte
indifférents picorent le gravier d’où monte l’ombre d’un
toit :
il n’y a que cela.
Et tout dépend en cet instant de l’ordre des mots.
mardi 23 octobre 2018
Tu crieras : " Vie ! "
Tu crieras :
« Vie ! » quand tu la reconnaîtras
te rendant visite et honneur, tu crieras
et ton cœur se saisira de l’aubaine.
Mais pourquoi cela ?
Parce que, peut-être, elle t’a toujours parue illégitime,
s’agissant de toi.
L’étrangère à tout que tu es rend vie à cet instant -
sensation de réel décuplée
alors, chaleur et froid inversés - tandis que tu t’immerges
dans ce cri
lundi 22 octobre 2018
Présence littérale
Présence littérale
sous les pans l’abdomen plus vulnérable l’aigu faîte
des ailes le protège elles qui paraissent si fines
ainsi corps et vitrine ciselée :
réserve en toute exposition
samedi 20 octobre 2018
C'est un fourmilion longicorne Distoleon
C’est un fourmilion longicorne Distoleon ( Distoleon tetragrammicus )
qui visite mes verreries hésitant
et que son ombre précède
dans le reflet des
membranes entachées de discrétion
- invisibilité conquise -
lui dont le vol fut lent et incertain
Mais dont l’irisation trahit pourtant la présence
- le dièse pénétrant -
et recompose sous la paroi lucide un spectre.
Il a succombé dans les membranes alaires - sa robe céleste
disposée en toit -
au-dessus de son secret
Une autre clairvoyance
vendredi 19 octobre 2018
Comme il fut mon lieu sûr
Comme il fut mon lieu sûr
ce pré des sons :
Oh brutalité et discorde cette broussaille sonore
ces rondes de ronces et ces
cirses épineux,
dureté la terre dure, voracité l’Incertaine
l’Arpenteuse tardive et la Pyrale, et oh voracité le
rat-taupier
ravages de corps et de silences,
haut affût d’épervier univoque,
mais rien
rien à côté de la morgue et de l’assurance humaines
jeudi 18 octobre 2018
Immobile est le temps
Immobile est le temps
du coït chez les phalènes
surprises la nuit dans la lueur du réverbère
ou côté verger, au fût du tilleul ou du prunier,
éclairé par nos lampes
- phalènes pâles et mimétiques qui faites confiance à l’arbre
pour ne pas vous perdre
où vous vous cachez le jour, la nuit vous révèle
en lieu sûr -
mercredi 17 octobre 2018
Ou bien ce sont
Ou bien ce sont des Hibernies
défeuillantes
dont je retrouve la nymphe lisse et poupine au printemps,
ou encore la Phalène
ondée, dite Incertaine.
Des Phalènes du
bouleau, c’est le morphe clair qui prédomine ici
elles qui, en vertu d’un nouvel allèle,
avaient su s’adapter à la couleur des zones minières
et des villes industrielles, sous la forme carbonaria.
Comme j’aime ces géométridés qui pourtant me disputent
pommiers et groseilliers. Cet art involontaire
de la survie.
Qu’on la croie morte elle resurgit transmuée.
mardi 16 octobre 2018
Pluie et coulée de terre
Pluie et coulée de terre, coulée sur
les pieds soudain
dans les sandales durcies
j’ai si froid.
Pas plus que l’obscurité des forêts
bientôt la nuit sera noire, il y aura les reflets
du feu sur la vitre
au mur la flammèche des phalènes brumeuses
qui s’accouplent attirées par la lumière
artificielle - vibrant le mâle ailé et la femelle aptère
dans le halo électrique - pour une parcelle thermique
et résiduelle de l’été
lundi 15 octobre 2018
Pensive je regarde
Pensive je regarde depuis ma place les canots sur l’eau
de fins fuseaux multicolores et pourvus de bras lents,
aphones totalement avec une traîne triangulaire de lumière scintillante.
S’immiscent Les trois
petits cochons puis Benny à l’eau
puis
l’enfant soudain veut voir la rivière
et c’est de nouveau le silence
.
Entre les canots et mon œil une épeire diadème traverse sa
toile expansive
.
L’enfant et sa mère reviennent
et Benny et tout tombe à l’eau
.
Seul persiste l’orbitèle en son centre radiante
.
Ce qu’il faut que je rassemble, fermant les yeux
troublée par vos agitations quincaillières
(vos poussettes et vos cuivres )
.
dimanche 14 octobre 2018
Visible dans le figuier
Visible dans le figuier
- à vingt ou trente - le coup pendable des fourmis
leur contenance, en rang serré ininterrompu, m’agace,
résolues à soustraire toutes les bourses
qu’elles cambriolent en cinq sec pendant que moi
- j’écris le fiasco grandiose de l’été -
pendue devant les figues - d’un violet déguenillé
la défroque misérable - je restitue le dernier
brillant.
A défaut de festoyer. De fiasque pas.
vendredi 12 octobre 2018
L'ombre du figuier
En passante altérée je regarde
et suis les chemins capillaires
jusqu’à l’eau. Puisque aucun chat
ne rentre plus déranger ni l’équerre
ni les lames au plancher
et bien je tarde dans l’ombre
du figuier
te cherchant, toucher
félin, sur mes bras
jeudi 11 octobre 2018
Voilà : je sais à quoi pense ce fermier
Voilà : je sais à quoi pense ce fermier
qui moissonne son trèfle noir et sec
trônant dans sa cabine climatisée
sur un extraordinaire nuage de poussière ocre ( ou or )
qui brûle dans la lumière du soir
- un nuage qui le soulève et l’apparente à un Dieu - or
- je sais - il pense à la lame fourbie capable d’avaler
1,3 hectare l’heure fois tant d’heures, soit tant de graines
dans le réservoir, soit dix à treize fois plus que ne le
faisait son père
en 50 53, lui qui ne recevait pas les subventions
européennes,
tandis qu’à peine né, le fils ne résolvait encore pas les
problèmes
mathématiques qui l’ont révélé si intelligent, si
pragmatique aussi
que cette intelligence lui a permis de développer son
entreprise
et d’élever son blé ( 1kg de grain pour 1 kg de pain !
), son trèfle et son soja
en survivant aux années où les punaises et les coccinelles
sont pour dix pour cent
de la récolte.
Il pense à cet échafaudage, cet équilibre savant, et ses
pieds dans ses espadrilles conduisent touts seuls
et ses mains voltent en parlant, et il flotte.
Il dit c’est sa
cinquante troisième saison.
mercredi 10 octobre 2018
Lisières impénétrables
Lisières impénétrables et noires :
derrière, le bois fait bloc, derrière son nom de bois.
Bois du Mont, Les Herbeux, Bois St Père, de Chamaillin ( en
descendant, avant le Charme de Neuille ), La Charmotte, ou, de l’autre côté,
Bois de Bouchaille, Grands Buissons, Bois de Bay au loin, et l’immense Bois de
Molvau, au bout du pré accolé au petit Bois de la Velle qui longe le chemin…
Les rayons obliques heurtent ce mur sans jours, qui est
représenté sur le parcellaire forestier par un piquetage noir sur l’aplat vert
en arrière d’un trait épais, comme un contrefort.
Quelquefois nous traversons la nuit que la route fend.
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