mercredi 31 mai 2017

Les beaux jours (2017 - 10)


Assise attendre



Assise attendre
que verse à ma dépossession la nuit
ses sons.
Dépossession ou possession de tous mes ratés,
ces vestiges.
Des ruines chantent. Est-ce encore le vent ?
Saurai-je me souvenir ?
Quel fleur s'appuie sur ma peur et
à quelle racine
de quel verbe adventice puiser ?
Des sons. Des sens épars dans la sécheresse, les Hespéris
ramènent doucement des commencements.
Des vagues vivantes reviennent vagues émeuvent encore
le jardin dehors accorde la sensation.

Pour un herbier (24)


lundi 29 mai 2017

Quand je voudrais tout noter




Quand je voudrais tout noter quand je voudrais
seulement délier - en vérité
et respirer
voici vivement que
dans le soir percent jusqu'à mes pensées
Hespéris matronalis
laissent dans l'air sans air
à son secret
c'est tout l'être qui se consume

samedi 27 mai 2017

jeudi 25 mai 2017

Le seuil aura son double



Le seuil aura son double
dans l'équerre
le placements des seuils
or nul ne se connaît assez pour
passer sans trouble en son cœur
soustraire à la pesanteur de cales d'ombres

Pour un herbier (19)


mercredi 24 mai 2017

Pour un herbier (18)


Les beaux jours (2017 - 5)


Je marche sur une



Je marche sur une
une figure arpente le parquet
je marche sans crainte de passer l'équerre
allongée dans la porte tutélaire  

Ainsi je marche sur une figure indolore
quelque angulaire découpe
dans la plante.
Je passe :
la splendide équerre apporte le verger.

mardi 23 mai 2017

Les beaux jours (2017 - 4)


J'arrive la nuit d'après



J'arrive la nuit d'après
au seuil convoluté qu'il me faut déplier
où la chemise ténue sera mise à sécher car
j'ai couru devant la pluie
la coupe du liseron - qui dit oui aux lèvres - dit aux eaux
l'urgence a confondu d'un coup
mes ligaments articulaires
et réduit ma volubilité
je vêts la robe de la funèbre ou du sphinx pour la nuit

Pour un herbier (17)


dimanche 21 mai 2017

Les beaux jours (2017 - 3)


Pour un herbier ( 16 )


Et brutalement - que le temps est brutal -



Et brutalement - que le temps est brutal -
des roses
- rose voici un lieu  - et des leurres
gros comme un poing
de la clameur et l'allant
des têtes penchées par cent
incurvant tant d'attentes
les questions se défont et les bras tombent
silencieux
c'est assez de vie que je vois
exposée
et stupéfiée
j'arrête et ne regarde pas en aval

samedi 20 mai 2017

Les beaux jours (2017 - 2)



Pour un herbier (15)


Sans savoir



Sans savoir
le pas désormais si douloureux
je suis
ici puis là puis
     va savoir
ce pas que je sache et
d'autres qui m'ont 
à gravir la mesure des nuits 
foulée grandes et combien hautes sont les marches
je ne pleure pas je trouve des fleurs
et puis
à la courte-échelle il excelle le rossignol dans le noir

vendredi 19 mai 2017

Les beaux jours (2017 - 1)


Pour un herbier (14)



Quelle racine est ce fleuve

Quelle racine est ce fleuve
qui traverse la ville
un long parti sinueux que je
jouant avec les rives
suis autant que rêve
je rêve le fleuve
un pour deux rives
qui continue derrière
prolongeant ce qui coule
en haut  : nuages et grues
en dessous : fontes racines et des grives
un merle noir réverbère
le lendemain sourd dans l'inversion
de la nuit
la voie de vent converge au coude
avec le cœur
quand le couloir sort de la ville
c'est le jour d'après

jeudi 18 mai 2017

Le fleuve



Le fleuve
je suis dedans et marche à côté
je viens d'où il s'en va
vaquant
la rive invite à voir son double
au loin comme elle paraît rejoindre l'autre
dans un toucher scintillant
la clarté tremblante des pissenlits
et les cillements des grandes-éclaires
je m'incline pour voir ce qui vient
en quel radical sinue cette voie
voire
source s'insinue
dans ma voix

Pour un herbier (13)



mardi 16 mai 2017

Pour un herbier (11)




















Riche est la courbe



Riche est la courbe
colorée qui convie ton visage tenu à la vitre
ici en jaune le colza
acide
contacte la tête fort déjà de l'huile verte le contour
flou irradie

lundi 15 mai 2017

Nous reprenons la route




Nous reprenons la route
le toit rouge pousse contre le ciel
je laisse passer les nuages je laisse les hirondelles
au talus j'ignore comment la chélidoine
peut ouvrir les yeux des oisillons
je vois passer les arbres
chaque arbre appelle le suivant me déroute
pourtant

Pour un herbier (10)


vendredi 12 mai 2017

Pour un herbier (9)


Ogresse plongée dans le champ



Ogresse plongée dans le champ
mes enjambées écument
le fond
toute fleur est une bouche-enfant
corail où nourrir d'amour
bordée de cris
toute fleur est un œil qui hume
l'écart
des sensations
un pré madréporique soutient ma nage



Le pré presse      au présent
je connais la douleur
quand l'herbe grande et grenée
je porte la tête calcaire
en avant des mains
madrées
gravides
pourtant
lui seul me désaltère
reconnaît l'ogre et l'enfant