dimanche 30 avril 2023
Je prends la fleur
Je prends la fleur - façon de dire, j’accueille ce qui vient
- à moi ce mauve
projectile
léger impact sur l’œil pendulaire
mimétique
(je suis le mouvement, elle accompagne le transport) -.
Sourcilleuse
et perleuse - frivole ! -
à souhait hors de pré
(vue de près, précisément)
au lieu de virides remous
(d’altitudes, en passe de) ô ! le rayon violet de ses yeux ?
très léger tremblement de son œil illuné
la voici la frivole déjà donnée
(toujours déjà donnée, d’année en année
au pâtis
de splendide avril) parsemée.
samedi 29 avril 2023
Frêle équilibriste
Frêle équilibriste - fil-de-feriste au dépourvu
dont le mobile tranquillement
chevauche ce présent - je vois la cardamine
pour ce qu’elle est : passerage.
Sa cible est à son pied réservée.
Notre intuition la garde intacte,
pour la gravité du soir (entre chien et loup,
pour le bouquet du loup,
cueilli à la clarté minuscule de ses fleurs).
vendredi 28 avril 2023
Parfois on s’enlise
Parfois on s’enlise, transi, dans ce pré-ci (dense,
la précision vitale) la prévision
l’intention s’enfonce dans ce sans fond
on retourne à quoi - pas un début certes - un pré
que je suis, où je suis
qui renoue avec la boue des débuts,
noue des pâtures primaires, de mars
à cheval sur l’avril primaverile
noue des nouaisons prochaines aussi et fil - sensible -
de qui va - ô l’amble aller - filant sa métaphore.
(Mais ô tumulte.)
jeudi 27 avril 2023
Et j’en ai d’autre encore.
Et j’en ai d’autre encore.
J’ovationne l’étroit soleil,
ponctuel et si bien démultiplié,
pour sa ténacité dans l’endroit
bien que capitule.
mercredi 26 avril 2023
Ou la cardamine
Ou la cardamine, frêle équilibre au sommet du pré
frêle et d’une témérité qui chavire
mais sans sombrer
elle berce déjà ses hôtes
et nous verrons bientôt voler l’aurore.
mardi 25 avril 2023
Ou longue rue finement ciselée
Ou longue rue finement ciselée comme un vœu
tout nouveau
c’est un vert algal qui flotte, amertume pour amertume,
à l’heure embuée du café
au-dessus de vagues valérianes.
lundi 24 avril 2023
Des faits obscurs
Des faits obscurs - rien à voir pourtant avec les corbeaux
de l’autre jour -
assombrissent l’esprit. Comment dés lors
recouvrer son jeu ? Impossible de continuer.
Je continue cependant :
alors engantée mais non de cuir et désarmée,
je vais quérir des raisons de fleurs, des questions
aux lamiers pourpres par exemple dont la gorge
blasonne le préau. Ou ?
Quatre étamines sous le casque tirent un parti certain
des plus rudes endroits.
dimanche 23 avril 2023
Grêle pâle en giboulées
Grêle pâle en giboulées
(par un discrédit de printemps)
pluie de jaunes et de roses, pointilleuse et
(coûteuse en jaunes et roses) des coulures font
des ruisselets de braises au pied des haies
où certainement les merles sont figés
dans le repli de leurs perleries.
Le crépitement c’est la grêle qui
pétillant dans l’herbe perle et bondit.
Un feu de globules déclinants des leurres
ravit toute verticalité,
à quelle forme va-t-elle recourir ?
Versées au ciel cependant d’étranges ailes
glaçantes.
samedi 22 avril 2023
Et la saltation
Et la saltation, la diagonale d’approche
(de piétinements brefs et
hochements de tête),
d’un merle à sa conquête.
Faire du bruit avec les pieds,
vers pour attirer l’audience
(moi aussi je voudrais donner des fleurs
voilà ce que j’en pense).
vendredi 21 avril 2023
Que ça saute et que ça sorte !
Que ça saute et que ça sorte !
Comme les mésanges s’activent
et les merles au sol dans le cercle des forsythia.
Des piqués de becs jaune vif
presque comme la fleur.
L’anneau oculaire cercle la perle,
l’attention toujours sémillante.
jeudi 20 avril 2023
Alors on regarde les arbres
Alors on regarde les arbres, la précision blême avant
- la prudence avant la densité une -
au verger la froide escorte
de pâles rejetons
avant l’œil
au pied des ombres enclines à l’oblicité
dures dans l’herbe trop forte.
mercredi 19 avril 2023
Et les copeaux de mort sur les toits
Et les copeaux de mort sur les toits
l’aurore pulvérisent. On applaudit.
Puis c’est de nouveau la poudre - escampe - qui parle
- arêtes, escopettes et canons tonnants, épées épées épées rrrah rrrah ! encore
en plein dans le
mille !
(les dés roulant dans les cornets) - l’aurore flamboie
bien mieux grâce à cette ferraille.
La métaphore rapproche ce qui était distant,
dit-on ?
mardi 18 avril 2023
C’est une mise en scène.
C’est une mise en scène.
Aurore et corbeaux : les beaux atours pour un style
très cape et d’épée !
Mais comme il l’a dit (John Donne)
Death, be not proud
(Mort, ne sois pas si fière / rabaisse ton orgueil, mort)
n’en fait pas tant, avance le cercueil et arrête !
Entends le langage frémir de toutes ses métaphores
- je ris aux éclats, tu vois, et je te montre
les dents ! -
lundi 17 avril 2023
Effroi et feu, j’ai dit.
Effroi et feu, j’ai dit. L’aurore applaudissant
répercute la claque sur les toits imbriqués
- doux étagement à l’infini comme de vagues fixités -
c’est un accès de gloire - un succès vraiment
qui un instant laisse paraître la vanité des causes
et la mort légère -
(car les causes sont létales - mais nous n’en connaissons
pas les symptômes -)
l’arête du toit tranche, l’heure est à la tragédie
l’heure est à la comédie
(juste au-dessous, gravés dans le marbre, sont ces deux enfants de Battant,
morts pour la France)
l’aurore propage son arme,
à feu et à sang, langage
tu nous tiens aussi
(tout comme le jeu : ah tu m’as eu ! Argh ! Je meurs !
de deux garçonnets s’escrimant dans mon dos).
dimanche 16 avril 2023
Du coup je vous connais
Du coup je vous connais en projectile incendiaire,
en effraction - vos poses de théâtre sur l’extrême bord,
vos porte-à-faux délibérés -
du coup, vos notes sur la portée des toits profanés
vos traits Rrrah !
Rrrah !
- jeu, épées sans férir, délibérations sans résolution,
coups de théâtre encore - j’en fais mon affaire.
samedi 15 avril 2023
C’est un esprit de grande taille
C’est un esprit de grande taille (à la grandeur illimitée) :
à son image, essayons nous aussi la grandeur, gravissons.
(Bien sûr, j’ai compris tout l’enjeu et je n’enverrai pas
mon chien
trouver Chukwu pour plaider la cause*, non, j’irai.)
Je relève la comparaison de nos esprits à nous avec une
troupe d’oiseaux croassant,
revenant, de l’aurore au crépuscule, aux mêmes perchoirs.
J’irai d’un coup d’aile.
vendredi 14 avril 2023
Éparpillée dans l’indice des mésanges,
Éparpillée dans l’indice des mésanges, ou
crucifiée sur place
(et sous l’aile implacable, mort
serait-ce ton aile froide au faîte ?) qui m’assigne ainsi
(la claque,
c’est pour apprendre à rire !) à témoigner, encore et
encore,
de la vie.
jeudi 13 avril 2023
Très près de l’œil
Très près de l’œil, une trombe d’ailes noires soudain
obstrue la lumière.
Les toits sens dessus dessous s’éboulent et s’entrechoquent.
Nous perdons de nouveau le centre de gravité. Rrrah ! Et chut ! Chut !
Cette seconde qui nous oblige à reculer d’un pas dans la
pièce,
ce n’est pas l’anathème certes, mais l’expulsion, et l’incompréhension.
Puis la lumière revient, comme un levé de rideau, sur la
scène rouge
en bordure de laquelle se fraye un nouveau monde.
Tout roule.
Le monde ainsi solidifié, et justifié, je peux me consacrer
à dénombrer,
en contrebas,
les premiers piétons de la journée.
Question de point de vue.
mercredi 12 avril 2023
Il faut croire.
Il faut croire. La claque réitérée des vols précipités,
départs et
arrivées in extremis,
de profil sur la gouttière d’en face, voltes
et affronts d’équilibristes (un seul œil suffit au fer de
lance) rrrah !,
ça nous rafraîchit la mémoire.
Cette chose qui s’envole et qui revient se faire voir, nous
l’éprouvons sans cesse,
mais plus jamais la même, n’est-ce pas Señorrrr Par rrrah ?
Encore la claque. L’esprit soufflé par l’attraction.
C’est ça.
Sans rien soupeser, pesons seulement nos airs et nos défets,
ajustons nos abattis. Concrétisons.
mardi 11 avril 2023
Alors la réalité attend-elle après nous
Alors la réalité attend-elle après nous, je ne sais pas,
avons-nous suffisamment dynamisé les émotions
(avec les mots révélé le mouvement des émotions)
et ce jusqu’à concevoir une forme indépendante
(une réalité à part entière, elle a sa vie),
une forme qui soudain s’envole après avoir amené la
lumière
(quelque chose de sonore et visible
indiciblement situé entre effroi et feu) ? Freux ?
lundi 10 avril 2023
Finalement ce sera cette aurore
Finalement ce sera cette aurore, flamboyante - tout comme la
guerre
parmi toutes les calamités annoncées -
sur les toits posée comme une grande aile aux reflets
métalliques.
Finalement la ville s’éveille.
(Mais rien n’arrive sauf les corbeaux à la gouttière
effroyablement hautains
Rrrah !
Rrrah ! Sur quel pied danser ?)
Depuis ma fenêtre les voyant moi aussi je pense à Newton (et
à Crotone).
Rien n’est neuf. Nous continuons avec vous notre révolution
cette « rotation autour d'un objet
distant ».
dimanche 9 avril 2023
Votre air joue avec nos nerfs
Votre air joue avec nos nerfs, votre air
déraisonne d’échos qui font de vous corbeaux
les agents sarcastiques de l’aurore, (ou guerriers à la
raillerie) la joaillerie
feinte et bien réelle sur les pans des toitures et la
zinguerie la plus terne,
et vous craillez avec le rayon
et nous nous bayons, en attente de résolution.
Si vous continuez !
samedi 8 avril 2023
Danse ou dilemme
Danse ou dilemme ou
sur votre geste qui ne signifie rien pour nous
- mais dans votre langue ô combien ! -
nous projetions les nôtres.
vendredi 7 avril 2023
Tandis que (plus tard, rue, aurore)
Tandis que (plus tard, rue, aurore)
les corbeaux dans la gouttière - par deux, avons-nous
la moindre idée de ce qu’ils font là, avons-nous
la moindre idée -
acte de présence ou tache
- ou tache ou augure -
(Pensée et Mémoire chaque matin au-dessus de la
ville glanent des vues
pour l’homme
malvoyant. Ou Lug, le noir, le
lumineux
« long bras » « aux multiples
arts », « cause de la levée du soleil et de son coucher »
agent de l'Aurore qui amène la lumière,
la saison et la vie)
hé ! qu’est
ce que vous dites, Rrrah ? Rrrah ?
siégeant au bord des toitures ?
Dites, quel plan, devisant l’aurore polygonale, gloire
des roses et des ors,
en voix prémonitrices ou en dioscures, et touts brillants de
cette gloire,
quel plan pour ce jour ?
D’un pied sur l’autre votre augure ostentatoire,
c’est quoi cette ferveur ?
mardi 4 avril 2023
Sensation de contraction et distension
Sensation de contraction et distension, puis d’expansion.
Intégrant leur monde, on se souvient que l’ensemble des
forces appliquées à un corps a pour effet de lui communiquer une accélération
ou de le déformer.
On se souvient de notre corps, qui n’existe pas sans
d’autres corps,
en nous affluent ces forces qui modéliseront l’action
mécanique exercée sur lui.
Il a soudain une tout autre forme et gare à l’inflation
vernale,
cette pose emphatique (et gare au printemps !).
Force est de dédramatiser.
lundi 3 avril 2023
Tout pousse, nous pousse à
Tout pousse, nous pousse à
nous donner nous aussi à l’aube
tout concourt,
orange horizon, vantail dévergondé
luxe dépensé à
mais sans compter : à court d’arguments, parade des
glossolalies
comme au spectacle vivant la jonglerie,
les entrailles soulevées par le souffle.
Tout concourt à.
C’est précisément le lieu de la fête,
le centre de gravité ou point d'application
la résultante des forces en présence.
dimanche 2 avril 2023
Alors, oui, on vient au monde
Alors, oui, on vient au monde,
des matins comme ça parfois, ou des soirs.
Mésanges attendez-nous, on vient ! (Mon impéritie
dans la pétaudière) on veut dire nous aussi
ici ici ici,
nous aussi
on incorpore l’étrangeté.
samedi 1 avril 2023
L’esprit reclus
L’esprit reclus - qui se pensait tout près de l’abandon -,
est soudain insolé.
Déclinaisons des mésanges, c’est une danse atomique incessante
dans la grille à contre jour, les ramifications, où leur
babil
fait bouger les termes et toute la trame matinale :
du jeu dans les données.
Gonds et pentures, tout chante. Mésanges.
Leur vol tisse des liens non visibles
pour nous, ignares malvoyants
dont la tête croise les traits, le complot s’ourdit en notre
absence
de toute façon. Ouvrant les volets débonnaire,
on est juste sensible à la liesse générale, comme une fête
sans objet (mais non sans motif).
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