lundi 30 septembre 2024
Nous n’avons peur de rien.
Nous n’avons peur de rien.
Plus rien ne peut nous dissuader
de prendre part
(ou pas)
de contempler - c’en est une façon -
l’incontemplable objection
que nous opposons à la vérité
et de composer la dissidence.
C’est une autre danse dans laquelle heureux nous entrons.
dimanche 29 septembre 2024
de glisser dans le champ
[... La sensation de faire partie
d’un mouvement plus général]
de glisser dans le champ
incorporés au remous
ou ballotté par le ressac
sinon la communion,
à pleine bouche l’air piqué d’akènes
(ces pointes à l’accent phatique
qui aiguillonnent les corps
et les paroles)
nous sommes rattrapés
par le regain des herbes
lourdes
pleines
orantes odorantes
plein champ
et le plantain de nouveau
libère les langues ensablées
la prolificité.
samedi 28 septembre 2024
Les ombres se touchent.
Les ombres se touchent.
Les bouleaux sèment
et nous nous aimons dans leur ombre.
Que peut-on chercher ainsi
durant toute notre vie de sable
toujours plus amenuie ?
Sinon cette vision simple ?
La sensation de faire partie
d’un mouvement plus général
vendredi 27 septembre 2024
plutôt que de l’ennui mais / oui
plutôt que de l’ennui mais
oui
on est heureux !
Puisqu’il pleut des akènes
sur nos cheveux
(une pluie sèche mais
non inerte sur la chevelure et
sur les lumignons clarifiés
fragiles clartés de plantains)
jeudi 26 septembre 2024
mais non : / on y peut mais.
mais non :
on y peut mais.
On abdique
impuissants mais
rien n’entame la joie
d’être l’objet du dévolu
de l’assaut du temps
de la vie
des akènes
mercredi 25 septembre 2024
Tout est si proche
Tout est si proche
plantain étoiles
écailles protectrices des akènes délicats
tombées en flèche
(des écaillures
qu’on trouve partout
insinuées
dans le mitan des lits
les plis inguinaux les
sillons sous-mammaires)
c’est une invasion sans être hostile
qui nous submerge
comme les vagues du temps
ce sable obsessif
qui ruisselle
ce crissement dans les rouages
ce grain de trop qu’on chasse en tapotant
les vêtements en secouant la tête
mardi 24 septembre 2024
Ce n’est pourtant pas / un combat rapproché
Ce n’est pourtant pas
un combat rapproché, dis-je,
mais un acte d’amour.
Couverts de ces semences
et de leurs écailles sagittées
nos corps fertiles
seront-ils mieux fécondés ?
Une pluie de métaphores
fait le transport
heureux.
lundi 23 septembre 2024
de même quand je me trouve prise
de même quand je me trouve prise
comme dans la tempête
sous une pluie de hasts minuscules
en passant la boulaie turbulente
le vent pousse
leur magnitude jusqu'à mon œil (cet autre astre)
(pour ma gouverne
mon gouvernement de l’espace
et des sensations).
dimanche 22 septembre 2024
J’assume / l’équipée aérienne
J’assume
l’équipée aérienne
entre les deux grandeurs
(je vole entre deux)
plantain intermédiaire
(dit moyen) / versus étoile filante
(brûlure très relative
très triviale)
je sollicite leur magnitude
samedi 21 septembre 2024
ni la révolution
ni la révolution
de nos corps
ni celle de nos souffles
altérés)
sans drame éclatant
est-il dit
nous assumons pourtant
la solution de continuité
entre vos grandeurs incommensurables.
vendredi 20 septembre 2024
la métaphore / s’applique
la métaphore
s’applique
avec on ne sait quel zèle
au ravage
des centres de masse
au sabotage
de nos espaces internes
(tout sauf euclidiens)
(aucun soleil pour centrer le mouvement
jeudi 19 septembre 2024
tandis qu’un plantain
tandis qu’un plantain
perce le flanc
étoilant l’orgasme
apical.
C’est un artifice superbe
encore
que ma pensée assimile
à un petit feu nourri
filant comme une étoile
mercredi 18 septembre 2024
un iota fulgurant l’encéphale
un iota fulgurant l’encéphale
aguerri
traversant
le système nerveux
et en nous
épigones reconnaissants
ça brille aussi :
des essaims se désagrègent en
consumant leur propres repères / référentiels
mardi 17 septembre 2024
comme poussière lumineuse
cométaire
(d’une sourcilleuse austérité
et silencieux).
La vélocité de leurs déplacements
nos sensations fugaces
itératives
en sont l’écho
en sont - à petite échelle -
la réplique
lundi 16 septembre 2024
tandis que toute notre raison
tandis que toute notre raison
dilapidée dans le phénomène
éclaire
d’une lumière éparse
le corps essaimé
brin à brin à brin
corps comme plantain
sourcilleux
comme poussière lumineuse
dimanche 15 septembre 2024
accélérant nos déplacements
accélérant nos déplacements
à l’aveugle
tâtonnants
propageant nos pluies.
Dans cette grandeur
incluant toutes les autres dimensions
- toutes les questions -
le pied est perdu soudain
(perdu pour la raison)
vendredi 13 septembre 2024
nos corps sont deux équerres abouchées
à l’affût de météores internes
se mirent en elles
filant l’image
filant l’homologie.
(Pour mieux lire
fermer les yeux ?).
Friction, compression, échauffement
transforment nos petits corps
les vaporisent
jeudi 12 septembre 2024
Attouchements ?
Attouchements ?
L'idée d'espace vient de la sensation.*
Vouloir voir
et se laisser toucher - furtives
(cursives)
étoiles filantes
comme des pensées
arrivant au visage
éclairé -
nous voici pris
dans le filet de leurs
vies / déplacements
(le même filet que nous
foulons aux pieds
probablement)
la nuque formant l’angle
aigu
nos corps sont deux équerres abouchées
* Victor Cousin, Histoire de la philosophie du XVIIIesiècle, 1829, p. 141, citant Locke (livre II, chap. XIII, paragraphe 2), à la définition "attouchement" du CNRTL
mercredi 11 septembre 2024
(laisse-les se rejoindre)
(laisse-les se rejoindre)
le plantain scintille
brillant aussi de sa propre lumière
- non, réverbère
(veule miroir ou courtoisie)
il mouchette le plan noir.
Tu dis nos pensées éblouies
de tant d’impartialité
dans les contrastes
de rapprochements si ténus
frôlements fugaces
(aux angles tout concorde)
étoiles comme plantain
filent une matière inconnue
tissent
des fils qui intersectent le temps
ma sagacité perçoit
leur mouvement.
mardi 10 septembre 2024
Je me convaincs / (si facilement)
Je me convaincs
(si facilement)
de laisser croître
cette fois-ci le plantain
sa libéralité étoilée
constitue un revers terrien
(séculier festif) (comme un écho) au
strict tableau bien que filant
cette nuit d’un ciel implacable
lundi 9 septembre 2024
sans dissiper l’amour
sans dissiper l’amour
sa pousse intense
son intention éclatante
(louable disposition)
(l’accord au déplorable jardin
grandi dans la mêlée
le corps à corps)
ou
tout régenter jusqu’au moindre fétu ?
dimanche 8 septembre 2024
(rien n’est moins naturel)
(rien n’est moins naturel)
ou assister au repeuplement
érables charmes cornouillers
ronces bleues en rouleaux
d’indulgence pour
ces mêmes petites mains
ronciers inextricables dont
la marée remonte
pied à pied
samedi 7 septembre 2024
la phrase comme un couperet
tombe sur la nuque brûlante
quand nous nous évertuons
à araser le préau
à tel niveau
accusant la volonté
certifiant le (toujours) dilemme :
où en est-on avec le monde
laisser faire
et trouver sa place
parmi l’herbe je veux dire
couchés dans les brunelles
plantains et trèfles
sur (le modèle de)
la banquette du joyeux déduit
moyenâgeux
(encore faut-il la précaution
de petites mains
brin à brin à brin)
vendredi 6 septembre 2024
Fertile fluide changeant
Fertile fluide changeant
se dérobant encore et encore
à nos façons
(dissections suivies d’agglomérations raisonnées)
voici que le plantain résiste à la coupe
se couche
sa hampe si droite incline
la tête délicate
qui jalonnait le ciel
va toucher le sol
sans pour autant
que nos confins
gagnent en visibilité
ni l’horizon en précision
et en signification
il n’y a pas de vie dans un gazon de 3 cm
c’est tout ce que nous récoltons
la phrase comme un couperet