Comment croire que la multiplication d’un virus puisse être
intentionnelle,
que le vivant ait pour projet sa propre extension. Pour
projet ?
La vie est extension puis résolution, point. Pourtant
le combat nous paraît, disons, légitime, à nous qui avons la
conscience.
Alors nous luttons contre l’innocence en invoquant la
nocuité d’un maillon si petit
- contre ce que nous pourrions nommer innocence à défaut de toute intention
-
qui nous met au défi, et prend d’assaut notre corps pour son
territoire
un peu comme nous occupons les uns les autres le terrain et chacun
de nos voisins en pensée,
contrariant fatalement les échanges gazeux les plus simples
pourtant,
entre les millions d’alvéoles pulmonaires et les capillaires
qui les enveloppent,
perturbant la ventilation et la perfusion dans
ce corps jusqu’à la suffocation.
Si je suis si petit
c’est que je représente l’autre échelle,
qu’ici j’interprète le
rôle de la diversité, dirait-il peut-être
si nous le comprenions. Mais non, nous lui prêtons nos
intentions,
nous l’inventons notre ennemi. Bravons effrontément la vie par peur de la mort,
érigeons
l’Homme morne et infertile ! Vainquons !
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