samedi 22 avril 2017

tes-bords-de-corps-quadryptique : Alexis Hubert (texte), Adèle Nègre (photographies)


d’impuissance première je regarde
le temps poursuivre  
sa patine en imposant  
des bords à ta vie 
casser le corps dans sa  
démarche de fuite 
en avant une main ballante dans le 
vide donne un rythme à l’oubli  
quand tous les cadres du monde divisent notre 
marche la vie en instantanés sans 
lieu où perdure 
ce blanc cassé à ton corps  
morcelé prolonge comme un hasard  
par ce qui noircit ta peau  
d’une ombre sans retour 
commence rentre sans couleur  
par le chemin de sa robe où  
l’image enrobe jusqu’à  
deviner ton bord de corps






l’air vu comme un cadre -  
toujours entre nous des attentes cherchent  
des bords de peau s’évanouissent  
un par un au premier geste 
son intensité les intègre t-elle  
pour la beauté l’amour  
combien de fantômes fusionnent  
comme les enfants jouent 
l’hiver avalent la buée de leur bouche  
mais tu fais danser ma saute d’images elle  
tombe dans ce que tu désires et  
dune jambe légère disperse ses atomes  
dans tous les bords du temps  
jusqu’à la disparition  
mais tu peux encore monter 
dans mes yeux 
et une présence cherche le  
reste de ton corps où limage continue  
de vivre en saccades






pieds joints dans le vif du paysage  
l’énergie noire précipite ton attraction pour les bords 
fugitive le temps te donne ses étincelles 
mais c’est nos mains qui déplacent 
les lignes agitent  
les volumes et  
prennent la mesure de l’infini  
des cadres où  
tombent et se relèvent  
les corps 
et mes mots s’épuisent 
à différer l’instant de ta prise 
sur la pellicule du temps
rien ne point plutôt une déchirure 
ton corps noir en  
début de flamme brûle limage 
d’un mourir faisant respirer la vie  
vers le débordement dans ton cadre 
d’où la robe éclatée en quelque  
figure rejoint les étoilements 
d’espaces à dépenser






tes cheveux chutent sur la main  
comme pour soutenir l’effort 
à soulever la consistance autour  
de ton corps 
robe de la robe tu t’habilles d’une 
chair pour te relever 
au début d’un tableau déjà encadré 
image de limage et mes yeux  
mettent le doigt sur ton articulation  
qui aiguise ta silhouette ton squelette  
une artère gonflée par la recherche d’empreinte 
sur le sol avec le poids de ce qui  
gondole déjà sous le  
décharnement des mains 
attachées à l’illusion de bords 
sans déprise glace brisée sur le 
mystère de la naissance 
comme un éclat érotique  
du plus bel inutile  
cheveux lâchés à  
l’intérieur du vide

 

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