Comment par quel chemin arriver jusqu’à
si jamais j’y parviens
- ni William ni Guillaume ni aucun autre -
sinon par la voix de mille autres :
cendres fleurs examinées oiseaux et chiens
c’est le théâtre vrai dans lequel
un comparse avec une lanterne, un
buisson et un chien, ne signifient
pas
le clair de la lune mais une coupure d’électricité
sur le quartier, au mieux la promenade nocturne
pour les fonctions du chien, et où la lune est
la lune, satellite orbitant né de la collision
d’un petit corps avec la terre dont chaque soir la montée
toujours aussi belle est attendue entre les sapins
Et
moi aussi de près je suis sombre et terne
mais je sais reconnaître un astre - pas seulement à sa
luminosité -
d’ailleurs comme la lune j’emprunte la clarté
pour restituer plus
réelle la nuit j’entends le bruit de
leurs pas
maître et chien profitant de la magnitude et de la
gravitation
marchant derrière le halo de leur lanterne qui oscille
Après ils auraient
traversé les prés, peut-être
pour rejoindre les bois d’ici à moi plus proche
hypothétique matière sombre
( avec, pour cette fois-ci :
Chateaubriand, Essai sur la littérature anglaise, t. 1,
1836, p. 216
G. Apollinaire, Cortège, Alcools,1913
Isabelle Sancy, Apollinaire, sans prix )
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