mardi 11 novembre 2025

Comblant le fossé

 

Comblant le fossé le brouillard vibrant de lumière

léger léger bien que grainant

(ou vibrant parce que grainant)

vert printemps fourvoyé                                                          [cerfeuil des bois, anthrisque sauvage]

stimule l’œil – le mince espoir de vision,

de vision d’ensemble, malgré tout –                               

                        viendras-tu à moi, malgré tout, dans la splendeur de l’image ?

                        viens habiter ma raison, leste-la de tes bruns

 

Et c’est une splendeur !

Au printemps, première ombellifère, le cerfeuil verdissait la lisière

renouvelant à notre insu tout le plan de visée.

Aujourd’hui, monté au créneau de sa grenaison

son meilleur profil conquiert les bas-côtés d’un même élan.

 

D’un même élan à mes pieds mouillés de bruine

surmonte la berce et l’ortie, des bois noircis au bitume.

 

C’est lui qui s’avance, précis, c’est lui dans un habit de fougère.

 

                       C’est toi dans un récit dramatique

(elle ne peut quitter l’image défaillante, elle implore l’image de revenir à elle)


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