Il me semble que le fleuve s'allonge aujourd'hui paisible
et passivement
se laisse descendre et remonter sous la courbe des ponts, les
boucles des saules et des vignes rouges ainsi que la blancheur vibrante des façades à peine
démêlées dans l'eau calme par les passages répétés - voyantes traînières aux
avirons scandés par la timbale -
que voilà un tableau édifiant - oh, la belle journée de
ville et comme nous savons rentabiliser nos eaux, nos rives, nos cœurs -
muscles profitez, fortifiez, poumons respirez en rythme !
Par-dessus courent les coureurs - nuque forcée, mâchoire devancière, pliez os ! - et
les chiens, mais bien moins disciplinés.
Je m'incline pour voir le héron patient sous un saule,
debout sur sa jambe grêle. Les berges au loin joignent leur végétation dans la
poudreuse, sous les roches hautes et roses de la citadelle, amenuisent le point
de fuite, d'issue aucune.
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