Où aller, pour quoi faire ?
Une toute petite chose
m'anime à l'instant, mécanique des courants, son avant-bras dénudé, sa main délicate
- pouce et majeur disjoints sur le mégot, ses yeux plissés pour jouir des poumons
sans pleurer - apportant au visage l'infime braise, puis la bouche expirant,
cette légère fleur de gaz qui éclot entre mon œil et le tilleul qu'elle voile,
tout danse lentement, le tilleul aussi,
le nuage physique et logique de nos jeux recouvre l'effroi,
ces images que je me rappelle sans cesse autant que les
visages oubliés, l'injonction de mémoire et la sommation de
connexion se perdent dans cet instant, divaguent un moment au lieu du feuillage
troublé, de branche en branche palpitant, la
nuit respire, c'est palpable, et nous balbutions heureusement : la beauté rigoureuse est là dans ce trouble évident, émergeant de la
nuit par l'extrémité rougie d'une cigarette dans la corbeille imparfaite d'un
tilleul, l'effort mis à cela, sûrement, la preuve par la sensation ou le fumeur
?
Vision envolée, où les mots ? S'étiolent à même les doigts.
Où sont passées lune et feuilles changeantes, veuille perdurer comme cet arbre
de miel cliquète, la source de mon rêve… Veuille, veuille !
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