mardi 25 septembre 2018

Oh mes touts petits


Oh mes touts petits
vous en avez mis du temps
à comprendre que non ce sourire étrange et
détaché n’est plus. Vous pouvez approcher
en toute confiance et moi me munir de jumelles
- ma vue et mon ouïe à vos timidités -

Avec sa mort - moindre mort -
le monde entier est lésé
puisque je souffre. Puisque je ne dors pas
sans ce sourire qui vaque - il faut bien le dire -
qui jouissait de chasser, non pour se nourrir
mais pour jouir

Simplement sans cruauté. Sans raison que le
fourmillement de ses pattes et le spasme 
de sa mâchoire affolée.
C’est une contradiction que je ressens vous regardant
avec perplexité mésanges et moineaux reprendre
du territoire picorant le gravier ensoleillé

Disputant joyeusement dans les flaches. J’entends
que votre ingénuité me bouleverse. J’entends
que plus seule je continue. L’humble note, qui l’aura jouée ?
pas même le vent, pépiements, pas même moi, devancée.
Je reprends consentante le fil d’un temps
que j’ignore, toute mémoire à venir

Cependant je sais bien, vous aurez beau faire
- lui l’a écrit déjà -
nulle puissance dans l'air ne nous touche
comme on touche ceux que l'on aime,
comme je caresse un lièvre tremblant sur la paille d'un cageot
comme je joignais le monde avec elle sur mes genoux, Java

Oiseaux, ou fleurs sans aucun apprêt
l’humble note recommencée
en une autre, non encore nommée
car c’est toujours un autre langage que nous cherchons
il parle et c’est d’ordinaire un désastre
et cela s’accomplit - plus loin, devant lui,

inexprimable, comme ça

Elle a dit autrement : il n’est ni vie ni mort.

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