Celui qui avec moi nommait les fleurs
et les chants d’oiseaux, celui qui parlait de vivre
sur les continents et les îles innommées est reparti,
et pour moi seule le bois maintenant
poursuit son minuscule sentier de hautes erres,
avec les fleurs qui récitent leur rôle,
qui rappellent la mémoire des phrases et des
périphrases des longs passages déjà vécus et
rimés avec les tiges et les feuillages, avec les fleurs
coïncidentes dans nos
desseins inconscients,
enfin - pas de réclame, mais - une étonnante clameur
avec toutes les bêtes qui sont à couvert comme moi
pour se garder de la pluie, tirer parti de ce revers
qui ne finit pas, ils chantent dans les arbres et moi
sur le sol meuble j’ai l’euphorie qui gagne, à être ainsi
justifiée
dans la version tragique même, dans l'indifférence
qui ne choisit pas, l'indécision sauf à frayer ce présent
chemin (laie puis plus rien que la raiponce et son
épi, la ronce et le sceau de Salomon vers la
lisière).
(en ville ce sont le héron, la vipérine et
l’œillet des Chartreux que je vois).
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