Espace absolument réel

 

Espace absolument réel puisqu’on y respire

nous retrouvons l’attention qui creuse en nous,

l’appel d’air

qui échappe à la raison.

 

Aurais-je dû plaider l’insensibilité, 

le parler d’autre chose ?

aurais-je dû, n’aurais-je pas :

m’enseigne aujourd’hui la neige

qui bientôt allège tout le visible,

 

salutaire,

qui retrace tous les possibles

(après qu’elle efface tous les usages, toutes les servitudes).

Nul ne passe avec sa parole peut-être mais

avec le pas sensible

oui.

Attentif bien qu’à l’aveugle

sur la sente de ses propres pas, et totalement sans envergure

 

j’ose dire que c’est toi, chose parmi les simples

qui fait boule de neige

qui déplace et l’horizon

et le vent,

 

qui par tous les temps se meut en toute autre chose.