J’endosse la nuit, là, devant ce feu
il est 20 heures en mars
un trop vaste pardessus d’où mon transi
discerne de menues connivences entre les flammes.
Bien sûr ce feu est un lieu intense
- pas un sujet -
(et moi qui l’ai initialement allumé je suis l’accident,
la contingence (au mieux l’agent de liaison)
dans la nuit confondue en ce lieu -
rien moins que radicale -
ou bien étant la racine divertie
détournée de sa fin
j’incendie, j’affabule, je diverge)
qui a le pouvoir de mener à un autre lieu
de transfigurer le geste
mais l’expérience demeure incomplète
- infléchies les intentions
déviée la sensation -
(le procès suit la combustion des aromates et des sarments
se tortille avec eux et s’effondre en brasillant)
(c’est là la progression de mon histoire)
emportant tout le ressentiment
mais pas jusqu’à l’affliction.
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