dimanche 7 avril 2024

J’endosse la nuit

 

J’endosse la nuit, là, devant ce feu

il est 20 heures en mars

un trop vaste pardessus d’où mon transi

discerne de menues connivences entre les flammes.

 

Bien sûr ce feu est un lieu intense

- pas un sujet -

 

(et moi qui l’ai initialement allumé je suis l’accident,

la contingence (au mieux l’agent de liaison)

dans la nuit confondue en ce lieu -

rien moins que radicale -

 

ou bien étant la racine divertie

détournée de sa fin

j’incendie, j’affabule, je diverge)

 

qui a le pouvoir de mener à un autre lieu

de transfigurer le geste


mais l’expérience demeure incomplète

- infléchies les intentions

déviée la sensation -

(le procès suit la combustion des aromates et des sarments

se tortille avec eux et s’effondre en brasillant)

 

(c’est là la progression de mon histoire)

 

emportant tout le ressentiment


mais pas jusqu’à l’affliction.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire