dimanche 11 août 2024

et c’est un sacrifice

 

et c’est un sacrifice - c’est le sacrifice dont

nous fait offrande Giovanna Garzoni s’attelant

au réalisme, au défi de donner vie à des taches de

gouache colorée disséminées et conjuguées sur parchemin,

comme les six cerises en conjonction (telles des planètes),

reflètent et révèlent (presque) toutes la source de lumière

 

à travers meneau et croisillons simplifiés de la fenêtre.

Comment l’a-t-elle peint ? Quel point de vue peut nous laisser

croire que le chardonneret consentant posa près de la coupe de figues fraîches ?

Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre

la peintre harcelée par le mobile fatidique

n’a d’autre ressource que de composer avec la vie

 

(toujours d'après Giovanna Garzoni, Figues dans une coupe chinoise, avec cerises et chardonneret, vers 1650, gouache sur parchemin, Florence, Galerie Palatine) 

 

2 commentaires:

  1. Merci pour cette analyse captivante de l’œuvre de Giovanna Garzoni, qui révèle la subtilité de son utilisation du parchemin
    comme support. Le choix de ce matériau, traditionnellement réservé aux manuscrits médiévaux, renforce la précision chromatique et la profondeur des détails, notamment dans la manière dont la lumière traverse les cerises ou les ailes du chardonneret. Le parchemin, par sa texture fine et résistante, permet une application méticuleuse de la gouache, évitant l’absorption excessive de l’encre et préservant ainsi l’éclat des couleurs. Cette technique rappelle les enluminures anciennes, où chaque élément végétal ou animal était chargé de symbolisme, renforçant ici le thème du « sacrifice » évoqué dans le billet. Il est intéressant de noter que Garzoni, souvent associée aux cours européennes du XVIIe siècle, utilisait ce support pour des natures mortes destinées à des collections aristocratiques, soulignant l’intersection entre art scientifique et esthétique décorative. Le contraste entre la fragilité apparente du parchemin et la vitalité des sujets peints crée une tension poétique, invitant à méditer sur la fugacité de la vie. Votre commentaire offre une belle clé de lecture pour apprécier cette œuvre, où chaque détail, du meneau de la fenêtre aux fruits offerts, semble participer à un dialogue silencieux entre matière et lumière.

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    1. Bonjour, merci à vous pour la visite et pour le retour ! Je suis très sensible à votre commentaire qui vient "valider", en quelque sorte, et avec des arguments de peintre ?, de regardeur et d'historien de l'art la teneur de poème, sa "proposition" de lecture, et pas sa forme uniquement. Vous avez sans doute déjà vu que ce poème s'inscrit dans une suite, publiée ici par extraits du 8 au 17 août 2024 inclus...

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