Et moi ici, près d’un siècle après encore.
Donner un corps à son ombre, y réussit-il ?
Finalement, trouver l’issue dans la sensation,
l’incarnation consentie ? Son être matériel
éprouvant le monde - et mortel -, pas si différent
d’un pin, d’un héron. Incorporé à la montagne froide.
Mais si comme le dit Seamus Heaney,
La montagne froide est aussi un état d’esprit.
Ou divers états d’esprit à des moments divers […]* ?
Montre ton esprit ! Montre ton corps Hanshan !
Montre moi l’issue dans le tout !
En parler ne suffit pas
Mais en citer quelques vers démontre au moins
La vertu d’un art qui connaît son esprit.**
Où est ton corps ? Où ta voix indolente,
(peut-être dans ces brumes résolument cachés,
pendant qu’on volait le monde sous tes pieds ?
Que les sbires du préfet s’essayaient à relever tes traces ?)
* Seamus Heaney, « XXXVII », in II Ajustages, in La lucarne, in La lucarne suivi de L’étrange et le connu, traduction de l’anglais (Irlande) de Patrick Hersant, nrf, Poésie / Gallimard, p. 117
**ibid.
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