Grande passe des écluses de Bougival
à cause de travaux sur le radier
asséché sous le
pertuis à tampes
- l’eau déroutée vers d’autres biefs une eau séparée -
laisse voir l’ossature de la mécanique dans le sas
une complexe horlogerie
nous fait remonter le temps - à défaut de fleuve -
de concert et en accord avec
d’altières Bernaches canadiennes un couple et leurs oisons
devisent sur la rive entre des madriers et de grandes pièces
d’acier
et que ne perturbent pas le mouvement de la grue
ni les ouvriers.
Une poutrelle flotte dans l’air
- vol millimétré par des moulinets de chef -.
Tout tombe à pic près des grands tilleuls où le chantier
va comme une chorégraphie ralentie - la poutrelle lentement
dévie -
au-dessus des portes busquées
l’homme mouline nonchalamment regardant le fond.
Chantier de ta marche aussi
tu voudrais marcher sur le sol sélène tu marches esquissant
des pas
- attentive - qui ne te portent pas tu marches à mon bras apprenant
à marcher
près des écluses où peut-être tu m’as menée enfant
La pluie - chaque goutte décomptée - tombe aussi - rarement
-
sur les grandes herbes qui brillent
où sont couchés des blocs d’acier
dans le feu de leur rouille
- des animaux embusqués - que nous débusquons
Te souviens-tu de ce
lièvre de cette lucane cerf-volant ?
J’étais étonnée comme
une enfant nous avons si peu d’insectes ici !
Si peu de tout. Nous avons tout
sans même nous rendre compte.
Et sans rendre compte
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