mercredi 24 juillet 2019

Pensée qui me parcourt


Pensée qui me parcourt et me parcourent aussi
- en tous sens dessinant comme une lame sur la peau bleue
la carte de l'écorché ou des fissures peut-être -
le vent et de farouches lézards. D’un seul coups de lame.
Si c'était la propulsion, ma force ? Je les sens palpiter
ventre fluide et œil figé, et bondir d'un bloc à l'autre - d'un cœur à l'autre -
tandis qu’à moi c’est l'unique organe de propulsion, répétitif et encore !
( le sang afflue à l'ouverture, la plus petite lézarde échancrée
à la lame ). Et comme ils l'échancrent de leur trait rapide, ma surface
éblouie ! 
Page par un violent désir d'observation  ( à y inscrire )
éclairée et chauffée à blanc, c'est exactement cela.
Je reprends donc l'argument.

Mon roc éclairé en arrêt - sous le lézard ce désir - écorché.
Lui ne happe t'il pas l'instantané ( quelle mouche le pique ) en propulsant son corps ?
Puis nous disparaîtrons. Le lézard dans une de ces failles obscures
et moi sous l'eau absolument et provisoirement contentée.
Et l'homme des répétitions, ange ou bête
tremble.
Puis je disparaîtrai.


Page par un violent désir d'observation  ( à y inscrire )
éclairée et chauffée à blanc
Francis Ponge, Le lézard

Et l'homme des répétitions, ange ou bête
tremble.
Puis je disparaîtrai.
Isabelle Sancy, Ronde d'éclats

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