vendredi 13 septembre 2019

C'est toujours moi qui cède.


C’est toujours moi qui cède.
Que fais-tu encore là ? Je suis fatiguée j’éteins le feu
je réduis la vue pour ne pas dire la voilure.
Je purge la nuit.

Éteins tout en montant. Veux-tu ? Bien sûr.
J’attends un milan qui vient ou ne vient pas,
il s’agit d’une phrase.

J’attends milan de jour comme de nuit
au seuil de quoi ? en montant ?
Il s’agit de rythme, d’une pensée qui danse, il s’agit d’amour.

Il s’agit d’une ombre aussi, tu sais Parra,
comme quand tu dis de cet être que tu traînes
comme une bête qu’il te faut nourrir
quel édifiant spectacle nous avons donné
avec nos plaies et nos douleurs !*

Qu’est-ce que ç’a été triste tout ça !
D’un triste ! mais d’un gai à la fois !*

Tu ne renies pas le spectacle, encore moins la douleur
mais ta joie exhaustive exhauste la vie.

Ne vois-tu pas que tu tombes déjà ?
Oui. À la nuit je tombe ( avec milan )
je m’enfonce sans vertige, c’est un jeu d’adresse
sans autre point d’acheminement que cette ombre
déclarée ouverte - comme le masque tombe - Tu vois ?


*Nicanor parra, Poèmes et antipoèmes, Paroles à Tomás Lago

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