L’arbre dont le tronc traverse en diagonale le tableau
est comme le Jaboc la rivière infranchie
sur la berge de laquelle Jacob combat toute une nuit
l'ange tutélaire d'Ésaü - son jumeau -
Je crois que je
t’entends m’entendre
Je crois que je te
vois me voir.
Il me semble que je ne suis
Qu’à quelques pas. Excuse-
Moi, t’ai-je parlé déjà ?
Il me semble reconnaître en ton visage
Un autre que je fus, cette curieuse
Tête d’ombre…
Il me semble que je ne suis
Qu’à quelques pas. Excuse-
Moi, t’ai-je parlé déjà ?
Il me semble reconnaître en ton visage
Un autre que je fus, cette curieuse
Tête d’ombre…
Il appelle le lieu où il a lutté Face de Dieu
C’est un pommier dit Gauguin.
C’est un arbre ou une eau qui sépare dans le cénacle du tableau ceux qui voient de ce qui est vu
en rive de quoi se tient le combat de l’aval.
( de la langue descendante et nocturne qui le tient )
Il dit : Je m’y
connais en lieux hirsutes
Volant à ma rencontre
alors que je m’apprête
A me reprendre et vise
l’emplacement
D’où parler.
Stridente suite au milan
- lui qui est, lui qui succède -
Le soleil derrière les feuillages
franchit les lignes et les murets
délie les - clématites enchaînées dans les lits
des torrents des sources taries -
renoue les éboulis autrement
en nappes d’ocelles tremblotant
L’éclat tombant je me
ceignis de voix.
avec W. S.
Graham,
Les Dialogues obscurs, poèmes
choisis, traduits par Anne-Sylvie Homassel et Blandine Longre, Black Herald Press, 2013
et
Poèmes, traduits
par Robert Davreu, Robin Holmes et Ludo Vlasa, Revue PO&SIE n°98
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