Car l’oiseau est lancier. Petite phrase assassine, extase
assassine.
Est-ce suffisamment audible de là où nous sommes,
c’est-à-dire
loin en aval du Puits, c’est-à-dire ignorants de nous-même,
au fond,
l’image habitant la mémoire à notre insu, comme une lance à
barbelure
fichée en plein corps ouvre la brèche par où
s’épanche l’humeur
- viscères ansées sans fin, en boucle - mais nous ne savons pas qu’elle
est la cause (d’ailleurs quelle est la cause de la mort, la
vie ?),
mais nous ne savons rien, hormis la musique qui est à l’intérieur,
qui confère la mesure au gabarit avec lequel nous envisageons
le monde : ainsi en sortant aujourd’hui pour la
première fois je vois
la floraison des corniers ou fuseliers, dont le bois
exceptionnellement dur
servait dans l’antiquité à fabriquer les lances. Je veux
dire que je n’avais
auparavant jamais remarqué leur floraison en lisière des taillis
d’ici. Pourtant
c’est un nuage de soufre qui vitriole la couleur mentale.
Pourtant
je passe devant ces multi centenaires
drageonnant depuis toujours.
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