mardi 30 mars 2021

Les laies sont tracées grossièrement

Les laies sont tracées grossièrement au tracteur,
pour séparer les coupes. Même les bois sont réglés
à l’usage de l’homme. Un remblai de branches pilées ou
un hachis de tuiles comblent les ornières, ainsi les allées
font moins débâcle, moins peur la flânerie.
 
Or c’est toujours la ligne suivie, un tracé déjà là,
nous précédant de loin, sans fin, sauf quand on parvient
à un champ : même vieux champ flagrant à cultiver,
aire vaste à ruminer, sans savoir ce qui nous arrive vraiment,
sans bien saisir que le point de vue nous oblige.
 
(et on ne peut pas être oiseau, non, plutôt
même on peste contre cette hérésie nombreuse
qui nous survole, tenez les étourneaux par exemple,
ou encore les corbeaux dans les platanes de Chamars,
insensibles au génie urbanistique, et qui conchient nos autos,
 
pourtant quoi de plus beau qu’un corbeau,
sinon la beauté au centuple d’un bouquet de corbeaux ?
Ô topiques impassibles, dieux forcenés du stationnement,
corps lancéolés que le vent chahute dans la charpente
plus loquace, cet œil fixe de sorcier hypnotique)

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