Ce printemps s’avère explosible.
Bruyamment s’enchaînent les floraisons
dans une sorte de surenchère
du visible. Près du sol le rictus
de l’appel ostensible, quoique pratiquement désespéré :
ce commissionnement généralisé de gueules
ouvertes,
lamiers, orties, violettes, alors qu’explose la double ceinture
des prunelliers en bord
de route.
(Et puis les détonations, sporadiques aux jardins
des forsythias et des prunus)
Protège tes yeux - plus
becquetés d’oiseaux que dé à coudre -
de tout ce que tu n’auras pour finir pas vu.
Bouche tes oreilles. Ou bien adonne-toi au vacarme.
Mort ou vif quelle
cruauté : tu n’as aucun
moyen d’exprimer de
bonnes intentions qui
ont toute l’apparence
pour des yeux intrigués
d’être tout autre que
liberté. Quel fracas,
quel fracas auras-tu assemblé, baladant ton
imagination douteuse dans un jardin de simples et de vivaces -
la toute modeste ère de tes transports - ? Pour
quelle fin de partie
si bien à portée de jet de métaphores ?
François Villon, La ballade des pendus
Amelia Rosselli, Document, p. 42 et p. 86/87
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