mercredi 3 avril 2019

Au centre du présent


Au centre du présent paisse tranquille cette génisse.
Au centre de la génisse ce point d’incandescence
et tout autour d’elle des violettes prémices
et prémisses d’une danse secrète avec le feu. La concaténation
des termes offense le sensible.
A chacun de ses regards tombants correspond une pensée de l’enfance
visible au-delà de la séquestration dans une forme et une fonction.
Vision des fleurs. Vision d’insectes et d’oiseaux tus. De durs mobiles
- dans les noirs forestiers - terrifient le passé mais par contraste clarifient
la racine ce quelque chose de brillant ( Argos ) au cœur de l’inavoué 

Le berger Argos qui veille sur la génisse avait reçu l'épithète de « Panoptès » (Πανόπτης / Panóptês, « celui qui voit tout ») car il avait cent yeux, répartis sur toute la tête, ou même sur tout le corps selon certains auteurs

Celui qui voit tout aura cependant ignoré la violette, chapelet des pensées de Io.
( Coré, c’est en cueillant la violette et le narcisse aux cent têtes
qu’elle ouvre une voie par laquelle s’engouffre aussitôt Hadès )
- Comment as-tu trouvé la porte des désirs, Io ?
- Par l’incidence des violettes dont je suis la cordelière, chapelet de mes vœux,
entrée dans mes ténèbres

Maintenant vaquant dans la lumière neigeuse
de fleur en fleur - où vers et fleurs s’enlacent - où par conséquence
c’est une succession de prés sous les sabots, sans égard pour la désastreuse
raison - non, je me fiche de toutes les raisons -
- Viola odorata, au seuil de ce pré, voilà ta présence affiliée.
À moi aussi, veuille apporter ta séquence d’imaginations !

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