Au centre du présent paisse tranquille cette génisse.
Au centre de la génisse ce point d’incandescence
et tout autour d’elle des violettes prémices
et prémisses d’une danse secrète
avec le feu. La concaténation
des termes offense le sensible.
A chacun de ses regards tombants correspond une pensée de
l’enfance
visible au-delà de la séquestration dans une forme et une
fonction.
Vision des fleurs. Vision d’insectes et d’oiseaux tus. De
durs mobiles
- dans les noirs forestiers - terrifient
le passé mais par contraste clarifient
la racine ce quelque
chose de brillant ( Argos ) au cœur de
l’inavoué
Le berger Argos
qui veille sur la génisse avait reçu
l'épithète de « Panoptès » (Πανόπτης / Panóptês, « celui qui
voit tout ») car il avait cent yeux, répartis sur toute la tête, ou même
sur tout le corps selon certains auteurs
Celui qui voit tout aura cependant ignoré la violette,
chapelet des pensées de Io.
( Coré, c’est en cueillant la violette et le narcisse aux cent têtes
qu’elle ouvre une voie par laquelle s’engouffre aussitôt
Hadès )
- Comment as-tu trouvé la porte des désirs, Io ?
- Par l’incidence des violettes dont je suis la cordelière,
chapelet de mes vœux,
entrée dans mes ténèbres
Maintenant vaquant dans la lumière neigeuse
de fleur en fleur - où vers et fleurs s’enlacent - où par
conséquence
c’est une succession de prés sous les sabots, sans égard
pour la désastreuse
raison - non, je me fiche de toutes les raisons -
- Viola odorata, au
seuil de ce pré, voilà ta présence affiliée.
À moi aussi, veuille apporter ta séquence d’imaginations !
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