Hall du conservatoire.
Dans son temps libre, le père lui inculque la table de
trois.
Entre deux cours. Formation musicale, danse. La notion
de produit. Paquets de trois. Autant de fois. De trois
quoi ?
Chorale. Formation de la voix. Des cercles de petits pas O passo ?
Des pourquoi jalonnent ce que l’on sait, jamais écoutés.
Trois fois riens. Petits cochons ampoulés. Empaillés.
Puis à son autre fille dans son temps libre : entre
deux cours,
danse, découverte des instruments. Bouche préparatoire.
( cinq ans à peine ) On
écrit ogre ? O !
Avec un O !
Puis cercles et rectangles. Le carré non.
Pas le carré. Les angles droits. Apprends à dessiner une fée !
La coiffe fera le triangle, bien joué !
Des fées formées à la baguette.
Nina, à juste trois ans, dit Éteins ta voix ! à sa maman
qui lui chuchote continûment dans l’oreille et Non
qui lui chuchote continûment dans l’oreille et Non
non - en anglais
bien appris My name is Nina, no !
Et moi je suspends ces conversations je rêve de silence
de nonchalance de mort cérébrale - fin de la volonté -
sous la cerisaie, floraison psychopompe
je rêve d’incarnation, de chair, je suis mon enfant
involontaire - celle que je fus
celui qui vient - à ce moment d’abandon
reléguer pour moi toutes les tables de multiplications.
De la blancheur nacrée des cerisiers monte le gris acier
absolument glacial, le ciel à la découpe très nette sur la
haie reverdie
et la prairie terne où se profile la lune - rosacée - assez
j’oublie la compréhension pour entendre gravir les verts
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