jeudi 10 janvier 2019

Il exhorte le monde


Ne m’écoute pas plus léger que les feuilles
Pourquoi me suis-je libéré de toutes les branches
Et ni même l’air ne m’enchaîne
Ni les eaux ne peuvent rien contre mon sort
Ne m’écoute pas venir plus fort que la nuit
Et les fleuves ne te ferment pas le passage
Et les fleurs t’appellent de ma voix

*
Sans la poésie, la vie serait dénuée de présent


Il exhorte le monde
en son lieu - ombres flammes en lisières de la Lys,
ombres feuilletées - comme on le fait aux mourants.
Mais c’est lui-même. Il appelle de sa voix il dit
- je suis la forme, l’Iris, « l’Eros qui maintient la cohésion de tout ce qui vit »,
« qui conserve toutes choses ». Il pleure en lançant ses feuilles
linéaires - des lames flexibles, aujourd’hui rien - faux acore, (ca)lames qui lient,
sensibles à l’air. Il lie les rives sans coudre nos lèvres.

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