jeudi 28 mars 2019

La violette éperonne




La violette éperonne. Le regard égraine
dans l’herbe les points d’incidence de la couleur.
C’est comme une invitation à paraître.
En dansant en cueillant elle nomme et consomme l’espace
qui reste - une enfance - pour toucher ( non pas piétiner ) l’émerveillement.
Longueur d’un bras nu qui prolonge la voûte dorsale
cette longueur suffit à Nicolo dell'Abbate comme à Manet
dans son Déjeuner sur l’herbe, pour parcourir la promesse.

Roses, safran, violette dans une molle prairie
glaïeuls et hyacinthes, et un narcisse.
Vision des premières fleurs, œils ou bouches patentes,
le narcisse beau et profus, cent têtes émergent de sa racine .
Coré cueille ces fleurs et le narcisse saisi à deux mains
s’émeut, ouvrant une brèche par laquelle Hadès
s’élance et vient l’enlever.
Elle prend son nom alors, devient Perséphone.

Déméter après le rapt de Coré ne veut plus rien avoir avec rien
et endosse la robe hivernale ( lucidité oh tristesse )

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