Un corbeau freux picore
dans l’ombre nette du tronc
noir sur noir où l’ombre
respire. Vois-tu les sombres sombres
fleurs de la Bergénie dans le triangle nord
de la cour. La courge doubeurre dans le panier
son berceau de graines d’or attend la main
qui l’évidera.
Dans le bleu aussi un œil prend source
et vit
rosit puis un autre
encore
et sa répétition abreuve la couleur.
Temps douteux, c’est d’attendre à la porte
bien que je ne sache pas quoi - « Nous
ne savons pas en fait, tu sais,
nous
ne savons pas vraiment
ce qui
importe… » - *
ne savons pas en fait, tu sais,
nous
ne savons pas vraiment
ce qui
importe… » - *
l’instant se perd dans l’impatience.
D’elle - l’impatience - je fais un poème
et lui l’accomplit.
- et c’est ainsi qu’avec le leurre se forme une réalité -
*Paul Celan / Nelly Sachs : Briefwechsel, Suhrkamp
1993. Traduit par Jean-René Lassalle
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