Le voici ce pur espace où sans fin
s’ouvrent et se fanent les fleurs, sans fin
vont et viennent les bêtes - Misu, il était
l’une d’elles - et sans dommage et sans âge pressenti
(c'est-à-dire sans défection, mais ne serait-ce pas plutôt le temps ?)
sont.
Lui n’a rien vu de cela, comme il n’a pas vu la voiture.
Simplement il allait et venait. Il revenait vers la maison.
Et nous : spectateurs, toujours, partout,
Tournés vers tout cela et jamais au-delà !
En sommes submergés. L’agençons. Sa ruine survient.
L’agençons de nouveau et périclitons nous-mêmes.*
*Rainer Maria Rilke, « Huitième élégie de Duino », traduite par Jean-Pierre Lefebvre et Maurice Regnaut
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