C’est précisément toi l’iris, l’aigrette trifide
le lys royal [qui]
règna[a] du haut des sceptres étincelants
que chante Sedulius
dans le De rosae liliique certamine, toi
déjà stylisé à la base des colonnes de Saint-Denis
et sous la forme de rinceaux ornant les évangéliaires et les
capitulaires
carolingiens, associé au monde stellaire.
Tout droit venu des jardins mosaïques de Rome et de Ravenne
et de la tradition biblique, ton fleuron a proliféré sur les
sceaux
les couronnes et les manteaux honorant l’homme de ton semis
d’or. Nulle plante
n’est plus féconde avait dit Pline, nul
glissement sémantique plus efficient.
Agenouillée dans
l’allée et m’occupant de tes rhizomes, Reine
des fleurs,
j’ai bien conscience d’être reine.
( de ma crasse aurait dit R. Pinget. Certes.
Mais après tout, c’est encore un royaume.)
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