jeudi 27 décembre 2018

Je parle ainsi


Je parle ainsi
à genoux dans la boue
occupée au feu de l’iris faux acore
une voix mortelle - fanes et tiges en allées dans la morgue du gel -
et j’entends le cor - son jaune pavillon et strident -
du preux de la chanson rendu au col
( peut-être à cause de La fleur des chevaliers ? Je ne sais, mais hardi, je crois qu’il
la chevauchait,
ne serait-ce pas en effet lui, le cavalier qui tombe en chevauchant la fleur ?)
Tous les freux sont au sol, leur œil vif surveille le mien leur bel
œil statique comme une perle dans l’éclat métallique du plumage et le bec - déjà nivéal - brille
dans l’herbe courte où ils cherchent sautillant des noix et des lombrics -  
lui, contre quoi résista t-il et contre qui ? Le savait-il ?
Ici se profile - une ombre une absence putréfiée - le gel :
ici s’ancre l’iris que trame au revers la vie


Oui les morts bougent.
Ceci, mais pas cela, est ombre, le freux à terre,
Le gisant, des ruines dans l’oreille,
La marée du jeune coq jaillissant du feu

Et

Sème les graines de la neige dans les vergers aux yeux
    rouges,
Et dans les jeunes années du siècle végétal.
Sois le père de tout, même de l’arpent du roi des
    mouches
 


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