samedi 31 août 2019

J'étais assise des heures durant


J’étais assise des heures durant
sous le auvent qui assombrit.
Aux sarments d’une vigne s’accroche le regard.
Deux étais redoublent le cadre. J’étais

à voir - ni vague si ce n’est les nuages crêpelés ni vent
avant midi - les mouches sur la table du déjeuner.
La mouche occupe l’espace aussi grande que le milan
précisément qui arrive, là où je l’attends.

Ah le milan ! Une seule phrase non déchiffrée
infiniment ligneuse au contre jour de ce jour
long de stase involontaire à lier assise les sarments
pour les feux. La page de verre en est.

C’est bien un feu qui souffle. Je ne sais pas s’il s’écrit.
La voix de milan se décochait entrant dans la chair
sans ménagement abrupte et obturante. La fissilité était
la variable inconnue de la page.

J’y restais plongée. Lui incessamment comme en nage
- milan - comme lui nageant s’éloignant revenant
dans l’air pâle ses frasques glissés à revers ses
revirements j’en suis la captive

C’est une vigne à laquelle indocile
le vent se range. Depuis cet auvent on voit les arbres
cyprès changeants brossés avec les nuages. Le vent
les lève ce sont figures en quête de foyer

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