lundi 25 mars 2024

Me voici à l’abandon

 

Me voici à l’abandon (il faudra t’y faire, mignonne,

cultive-le comme la vigne

le vin de l’abandon (te rend l’ivresse),

que tu distilles à feu nu, savamment attentive

à maintenir - la main tendue pour rassembler les brandons,

la main qui fait le pont -

le visage rougeoie dans le prolongement

puis disparaît happé par la chaleur,

décollé)

 

Puis plus rien : foyer tient lieu de cercle obsessif 

avide d’air,

et cendre n’a de raison que volatile

 

alors que je donne prise à ce rien

j’admets la perte

et le feu,

 

bien sûr

 

j’admets aussi la mort lente du rat

dans sa galerie traversière sous l’amas

des branches sèches, corps indemne

qu’il me faudra incinérer avec l’âme d’un fagot.

 

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