Me voici à l’abandon (il faudra t’y faire, mignonne,
cultive-le comme la vigne
le vin de l’abandon (te rend l’ivresse),
que tu distilles à feu nu, savamment attentive
à maintenir - la main tendue pour rassembler les brandons,
la main qui fait le pont -
le visage rougeoie dans le prolongement
puis disparaît happé par la chaleur,
décollé)
Puis plus rien : foyer tient lieu de cercle obsessif
avide d’air,
et cendre n’a de raison que volatile
alors que je donne prise à ce rien
j’admets la perte
et le feu,
bien sûr
j’admets aussi la mort lente du rat
dans sa galerie traversière sous l’amas
des branches sèches, corps indemne
qu’il me faudra incinérer avec l’âme d’un fagot.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire