lundi 12 mars 2018

Comme en un tunnel



Comme en un tunnel. Sous le tilleul noirci, lui malmené dans la contradiction des vents, les traits de la pluie, moi debout hésitante entre rien et pas de danse, moi qui danse avance pour ne pas sombrer, danse pour revenir innocente humaine racine, je ne répugne à aucun jeu, à aucune boue, et en jambes je suis sous le tilleul, enjambe ce lieu, enjambe le vent, le jardin des cent feuilles absentes et des pauvres petites choses incolores, le jardin décati, j’enjambe les veules tiges et j’enjambe le sol fourbu, de boue, mais que je remonte, que je remonte, puisque c’est ainsi, aimante, pour consentir au jeu de la terre.
Ne te retourne pas.
Comment, comment, longue plus longue est la chute dansée recommencée et lente amortie tourne sur elle-même, avec les plantes pâles, pied à pied dis-je, à peine le sol touché sème le doute et levant la tête : rien encore sur la plus haute branche pour les abus à la fontaine.
Un ciel turquin marbré de la ramure incisive, plus foncé encore entre les branches, à l’aspect de brèches.

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