Scène courtoise sur un
coffret orné d’œillets blancs
ou de lychnis
dioïques ( compagnons blancs ) Cela
est ma joie
dit-elle et lui joue du
luth pour la conquérir.
C’est ce même livre que je
feuillette
où Christine de Pisan
creuse au Champ des Lettres
avec la bêche ferrée de
son intelligence le jardin clos de plessis
où fonder la Cité des Dames. Sa pioche
d’Interrogation ardemment
s’ingénie à cultiver sa
pensée et son jouir en indissociables amants.
Clos, clos toujours est le
jardin de ces inséparables
car c’est à l’image de l’hortus conclusus que sûrement
l’air de toutes parts
forme la clôture du jardin.
Où l’on apprend qu’il n’a
pas toujours été gênant
d’évertuer son être au pré
du présent.
Approche,
observation, et déduction. Ceci comme un
usage possible de la poésie.
- Tu veux te rendre utile
dis-tu ? Je réponds que tu as infiniment
raison de rester les yeux
rivés sur ton livre en ce jardin ! Infiniment sans ironie.
Car en une époque
d’injustice quoi de plus juste, équitable
même, que la quête et la
déduction de cette belle dame sans merci
?*
* en pensant à K. Rakosi
__
En une époque d’injustice
il est embarrassant
de se faire surprendre
à jouer du luth.
Ego sans bornes,
je veux me rendre utile
(alors, ne reste pas
les yeux rivés sur ce livre !)
Suis très sérieux
et généreux
(toi l’ironie, casse-toi !)
tout à l’excellence
de la belle dame sans merci.
il est embarrassant
de se faire surprendre
à jouer du luth.
Ego sans bornes,
je veux me rendre utile
(alors, ne reste pas
les yeux rivés sur ce livre !)
Suis très sérieux
et généreux
(toi l’ironie, casse-toi !)
tout à l’excellence
de la belle dame sans merci.
Karl Rakosi, The Collected Poems (1986) Poèmes choisis Traduit de l’américain par Auxeméry.
Découvert sur le blog
Beauty will save the world
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