Sous les tilleuls de la berge
Ile de la Loge - en paisible sentinelle de quoi -
face aux écluses où je vois monter
l’eau du sas et le toit de deux péniches puis le pont
- sables, graviers et pierres -
( bleu Partout pour
tout et il me semble un nom flamand )
dans l’air placide qu’elles gravissent très visiblement,
ballottées par le remous de l’eau crue dans les vannelles
des battants
- des remous et courants dont se constitue la mémoire,
filaments à la surface, toute chose vue et revue, revenant
à l’enfance, toute
chose à jamais accumulée de ce temps-là -
alors que plus loin, derrière les portes busquées, l’eau séparée
luit.
Or ce nom écluse
viendrait du latin aqua exclusa
- je pense alors à l’eau
de l’oubli bue devant l’oracle -
qui désigna un vannage simple, puis le pertuis.
Par vannage, moi, j’entends le crible - la lumière à travers
le feuillage
des tilleuls aujourd’hui vibratiles - et l’autre crible, celui
de la mémoire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire