vendredi 20 décembre 2019

Sur la margelle d'une fenêtre


Sur la margelle d'une fenêtre - c'est une vision nocturne -
où sont une tulipe zébrée, une branche de rosier
et la cyme d'un iris pêle-mêle avec une punaise, une guêpe
et une Belle-dame, nulle ombre ne gène
- pas l'ombre d'un doute - la fleur,  laquelle ainsi compose de ces circonvolutions
comme d'un organe unique, homogène, l'agencement
triomphant de la précarité, et comme la perle qui a roulé
hors de son huître lamellibranche, feuilletée, une, voire deux gouttes d'eau
d'un orient pâle tombées d’un calice humide.
L'œil de la rose vous voit regarder ce désastre,
son amande perle elle aussi dans sa douceur un peu terne,
une indulgence nodale qui reconduit comme en écho
les taches apicales de la Belle-dame toute proche. Vous pleurez de connivence
avec l’iris au périanthe éclaté, et qui s'étale, découvre ses stigmates dilatés
lui dont la tige souligne l’autre beauté éclairée, tulipe en flammes horizontales 
à laquelle la Belle-dame vient s’abreuver - Prends garde à toi !
poursuivre visuellement la ligne brisée, en dents de scie, à l’aplomb de l’architecture.

Le temps n’a rien à voir là-dedans, tout ici est affaire de chair, d’envie et de regard.
Certainement la chair désirée flambe !

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