Un cygne passait et repassait

Un cygne passait et repassait au bassin de retenue

semblant nous repousser - je dis semblant car on ne sait

jamais bien ce qu’il regarde - l’onde s’enroulait

entraînant les vagues de menthes, le bras dérivait,

les saules nous bleuissaient, je suppose, les aulnes nous encordaient,

et là où brome et fétuque giraient j’espérais le cuivré des marais.

 

Tandis que plus loin l’Hespérie tâche d’asseoir sa charade

et moi de la dénombrer.

Elle - à elle seule - elle endosse toute la jachère

des deux côtés de la route - son domaine,

charmante la plaie qui parade depuis l’occident

jusqu’à l’équerre sèche des hangars.