Peux-tu l’aimer,
dit-il, peux-tu aimer
toujours celui que tu
as choisi d’aimer ? Non,
et oui. Non, si on l’entend immuablement, et oui, si différemment.
Sur la rive du Doubs, au sommet des platanes maculés
de noir, les freux coraillent. Je vois mieux la
couleur du soir
qui émerge, bien qu’encore à peine visible, par-dessus
le Doubs mercurisé, glacial, qui s’écoule sans viscosité.
On voit ce brasillement rose orange, fluctuant avec leurs vibrations
nasales
et de longs et
mobiles nuages or, et en bas les quais brillants,
sans savoir d’où cela vient. C’est comme un
chant je pense,
c’est comme un chant qui traverse jusqu’à toi.
Qu’est-ce que tu dis
de ça ? Tu le sais, ce n’est pas un fleuve,
l’eau ne conflue qu’avec la Saône, un peu plus loin, à Verdun-sur-le-Doubs
mais tu rêves quand même de lignée, et qui sait,
les colverts assoupis à l’abri de la culée aussi.
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