dimanche 4 avril 2021

Peux-tu l’aimer, dit-il

Peux-tu l’aimer, dit-il, peux-tu aimer
toujours celui que tu as choisi d’aimer ? Non,
et oui. Non, si on l’entend immuablement, et oui, si différemment.
Sur la rive du Doubs, au sommet des platanes maculés
de noir, les freux coraillent. Je vois mieux la couleur du soir
 
qui émerge, bien qu’encore à peine visible, par-dessus
le Doubs mercurisé, glacial, qui s’écoule sans viscosité.
On voit ce brasillement rose orange, fluctuant avec leurs vibrations nasales
et de longs et mobiles nuages or, et en bas les quais brillants,
sans savoir d’où cela vient. C’est comme un chant je pense,
 
c’est comme un chant qui traverse jusqu’à toi.
Qu’est-ce que tu dis de ça ? Tu le sais, ce n’est pas un fleuve,
l’eau ne conflue qu’avec la Saône, un peu plus loin, à Verdun-sur-le-Doubs
mais tu rêves quand même de lignée, et qui sait,
les colverts assoupis à l’abri de la culée aussi.

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