dimanche 30 juin 2019

Le cri rauque du héron dans la gravière


Le cri rauque du héron dans la gravière aussi
rappelle les migrations. Un mourant dans la roselière.
Non, pas d’agonie, simple alerte le cou tendu les scapulaires
étincelantes et pourprées.
À nos pieds de sédentaires le sol clapote en muqueuse
contractile amassée sous la semelle puis se creuse et
se rengorge subitement de côté. Plus loin les sarcelles
dérivent oublieuses dans le vent du soir.

Aire protégée. Zone de nidification interdite.
Oubli, c’est le nom de ce lieu déserté
dont la dépression - on dit cône de rabattement
de nappe, tant l’exploitation fut violente -
s’est emplie de l’eau déroutée. Un étang
et des marais dissimulent l’ancienne carrière.
Une réserve, parce qu’on y assigne par arrêté
municipal flore, libellules et migrateurs.



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