Est-ce que ce sont ces souffles clarifiés
que j’entends sur la table ?
J’ai dit ingénuité quand en réalité
c’était fraction. Testament fuyant
dans le souvenir de la paraison dont je fais
la lecture : ce que reboute une algèbre encore une fois
rougie
au feu. Quand tu as dit : de concert/
de connu[es] et d’ inconnu[es]/tant de branches à parfaire*
alors j’avais vu des objectifs pratiques :
calcul d’héritage, arpentage, commerce amoureux,
réduction de fracture…
Puis tu as ajouté : sans théorème. Dans l’espace amorcé/
clairière allumée/sans
théorème*. Comme tu as raison !
Une clairière allumée sur la table éprouve
la vue et le calcul de distances folles, j’essaie de
cueiller
ce lac instable, souffle blanc que je pare
et re-pare de nouveau. Ceci est toujours un ouvrage.
Wallace Stevens a dit qu’il n’est pas important
que survivent les poèmes.
Ce qui l’[est], c’[est] qu’ils portent
Quelque linéament ou caractère,
Quelque linéament ou caractère,
Quelque abondance,
même à moitié perçue,
Dans la pauvreté de leurs mots,
De la planète dont ils [sont] partie.
Dans la pauvreté de leurs mots,
De la planète dont ils [sont] partie.
Sur cette table - est-ce un creuset vraiment ? -
nul syllogisme désormais n’a plus cours.
Les prémisses - vraies supposément - de ces volumes
ne s’accordent plus ni ne s’entendent, la vision
instable s’embrase et se consume avec la clarté elle-même.
De la verrerie nombreuse où s’applique la lune
à brouiller, dirait-on, tout ce que je sais de l’espace,
où s’obliquent les départs de feu et les départs de temps
tant d’images arrondies dans la mémoire de la paraison
- le geste du cueilleur et la fêle sourcière, vitesse
orbitale
pour éclore - c’est l’eau qui a cours, en fin de compte,
et le sable encore. D’où la parole afflouée se remet.
Le sable mêlé au
natron se mit à fondre par l’ardeur du feu. On vit alors couler
un liquide inconnu, transparent, formé de ce mélange… telle est l’origine
du verre né d’un heureux hasard **
un liquide inconnu, transparent, formé de ce mélange… telle est l’origine
du verre né d’un heureux hasard **
Leçon à moi donnée de l’abondance
- à ce je, quantité négligeable,
mais même l’infime oblige - et qui m’oblige,
avec précaution. J’écoute l’eau surgie de ce lac
taillé dans la nuit, je regarde l’arbre - ici c’est un
tilleul,
soit une forme, et non une entité agitée par les vents -
dont émerge une lune acérée alors oui :
il y a tant de
branches à parfaire
* Zakane, en écho [blog des mots et des espaces ]
**Pline l’Ancien
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